Un acteur marocain poursuivi pour avoir "injurié l'islam"

Un acteur célèbre au Maroc est poursuivi en justice pour être apparu dans une vidéo où il tient des "propos blasphématoires sur l'islam", des faits passibles de prison, a indiqué mercredi une source judiciaire à l'AFP. Placé en garde à vue mardi soir, Rafik Boubker, 47 ans, a été libéré mercredi moyennant une caution de 5.000 dirhams (456 euros) dans l'attente de son procès prévu le 14 juillet, a dit à l'AFP un porte-parole du ministère public.

L'acteur est apparu dans une vidéo récemment diffusée sur les réseaux sociaux "le montrant dans un état anormal, tenant des propos blasphématoires contre l'Islam et portant atteinte à la sacralité du culte", selon la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN).

Dans cette vidéo diffusée sur un groupe Facebook privé, l'acteur visiblement en état d'ivresse injurie les imams, appelle à faire ses ablutions avec du "whisky et de la vodka" et vante les mérites de l'alcool pour se "connecter avec Dieu". A ses côtés sur la vidéo figurent les administrateurs d'un groupe Facebook marocain très populaire, "L'apéro", conçu comme un "bar virtuel" pour partager des bons plans de soirées arrosées.

Mardi, l'acteur a présenté ses excuses pour "ses propos déplacés" en postant une nouvelle vidéo sur Instagram, dans laquelle il évoque une "erreur": "je n'étais pas dans mon état normal. Je voulais juste plaisanter", s'est-il justifié. De son côté, la DGSN a déclaré avoir "reçu nombre de plaintes de la part de plusieurs citoyens (...), ce qui a nécessité l'ouverture d'une enquête judiciaire."

Rafik Boubker a joué dans quelques gros succès du cinéma marocain: "Road to Kabul", "Les anges de Satan", "Zéro", "Classe 8", entre autres. L'acteur risque six mois à deux ans de prison et/ou une amende de 20.000 à 200.000 dirhams (entre 1.850 et 18.500 euros), selon l'article 267 du Code pénal.

Au Maroc, où l'islam est religion d'Etat, la consommation d'alcool est interdite aux musulmans dans les textes, mais tolérée dans les faits, la vente étant libre dans certains commerces, bars et restaurants.