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Nos Lecteurs ont la Parole

Liban, retour vers le futur...

Ce matin, j’ai pris mon petit déjeuner en regardant les nouvelles et la météo. Nous sommes le 9 avril 2020. Plein soleil, température extérieure 22 degrés, rien d’étonnant pour cette période à Beyrouth.

J’enfile mon pantalon, une jolie chemise, et direction métro Sassine à 3 minutes à pied de chez moi. La station Aïn el-Mreissé n’est qu’à une petite distance (on passe par Sodeco, place des Martyr puis Aïn el-Mreissé), pour me rendre au Costes Palm Beach. Le métro, ultrasilencieux, très propre et climatisé, est le résultat d’une technologie de pointe. Arrivé à la station, les escalators me font monter en douceur vers ce bord de mer magnifique où le bleu azur se reflète sur les immeubles Art déco de la promenade. De belles voitures sont garées devant les palaces de la capitale et de nombreuses boutiques de luxe. Les gens sont tous bien vêtus, les portiers appellent les taxis blancs à l’aide de leurs petits sifflets pour qu’ils emmènent les touristes vers telle ou telle destination.

Ce n’était même pas la haute saison que déjà les touristes affluent de partout, et surtout d’Europe, en cette période de Pâques.

L’hôtel est donc au complet comme tous nos voisins d’ailleurs. Nous avons un groupe de Français qui viennent assister au mariage de leurs amis Anthony et Julien qui ont choisi le Liban d’où Anthony était originaire. Le mariage, qui allait rassembler dans les 500 personnes, allait se tenir dans le légendaire hôtel Saint-Georges qui a une vue imprenable de sa piscine sur toute la baie et sur les montagnes du Kesrouan. Les parents de Julien, étant très connectés dans la haute société européenne, ont fait venir plusieurs stars du show-biz qui étaient en tout cas des réguliers de Beyrouth. Il y avait Elton John qui allait chanter pendant le dîner, suivi de David Guetta aux platines, avant de transférer les plus champions vers la salle des fêtes où Black Coffee allait les emmener jusqu’au petit matin. La « pre-wedding party », qui aura lieu ce soir aux Caves du Roy, à l’Excelsior, était aussi collée à nous.

Bref, une grande journée se prépare avant la soirée aux Caves. Les invités se dirigent tous, après leur petit déjeuner qui a été pris sur la roof-top, vers la SBM (Sport Beirut Marina) pour prendre un bateau qui allait les emmener à Naqoura, vers le restaurant de poissons le plus connu de la côte, Haifa Beach House. Toujours complet car il attirait une clientèle israélienne et palestinienne vu sa proximité avec la frontière. L’alcool coule à flot, on n’arrive pas à distinguer les clients venus de toute la région. Des tables syriennes, israéliennes, jordaniennes, palestiniennes et libanaises se côtoyaient et dansaient sur du Dalida en ne sachant pas qui est qui et qui vient d’où, et surtout en ne voulant pas le savoir ! Après déjeuner, le groupe embarque dans un bus pour une visite guidée au mur de ce qui était la Finul (Force intérimaire des Nations unies au Liban), des espèces de Schtroumpfs qui à l’époque faisaient une zone tampon entre le Liban et Israël. C’est devenu une attraction touristique à la « Checkpoint Charlie »

De retour à Beyrouth, notre groupe flâne dans les rues propres de la capitale en allant faire les magasins ou en allant visiter des villes aux alentours en ferry ou en train. Chaque heure, des ferries relient les ports de Tripoli à Tyr en s’arrêtant aux villes principales de la côte libanaise, sans compter le retour des voies ferrées, qui décongestionnent complètement les routes.

Le centre-ville est bondé, les cafés trottoirs sont plein. Les bouteilles de vin rosé se disputent les centimètres carrés de table avec les carafes d’arak. On sent le frais, le fruité et le bon. Les perles d’eau qui glissent sur les flacons vous donnent envie de prendre la bouteille et de la lécher. De petits orchestres font résonner de jolies notes de musique à travers les anciens murs des immeubles hausmanno-libanais en pierre de taille.

Avec ces vacances de Pâques, on sent vraiment le début de la saison, surtout que durant la dernière semaine d’avril se tient pour la 1re fois le MEFF (Middle East Film Festival) qui va être présidé par Salma Hayek, accompagnée de son mari François-Henri Pinault. Ce dernier va inaugurer un grand centre d’art qui va servir de musée et de salle d’exposition, et qui va former gratuitement les futurs talents artistiques de la région. Une semaine après, se tient la formule 1 de Beyrouth, juste avant Monaco. À cela s’ajoute, comme grand événement, la Route du Liban que reliera 30 voiliers de Marseille à Beyrouth.

Presque chaque jour se tiennent au Liban des vernissages, cocktails, ouvertures, soirées de gala, etc., et ce tout le long de l’année.

Beyrouth a enfin revêtu, pour la 1re fois depuis les années 60, son manteau glamour, qui la propulse au top 5 des destinations les plus jet-set du monde qui fait d’elle la plaque incontournable de toute la région méditerranéenne et régionale.


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Ce matin, j’ai pris mon petit déjeuner en regardant les nouvelles et la météo. Nous sommes le 9 avril 2020. Plein soleil, température extérieure 22 degrés, rien d’étonnant pour cette période à Beyrouth. J’enfile mon pantalon, une jolie chemise, et direction métro Sassine à 3 minutes à pied de chez moi. La station Aïn el-Mreissé n’est qu’à une petite distance (on passe par...

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