Fuel défectueux : nouvelle note d'information à la justice

Le directeur d’opérations de la société MEP en charge du fonctionnement des centrales électriques de Zouk et Jiyé, Yehia Maouloud, a présenté mardi une nouvelle note d'information à la justice dans le cadre de l'affaire du fuel défectueux livré par une filiale de la compagnie publique algérienne Sonatrach aux centrales libanaises. Selon la chaîne LBCI, qui s'est procurée la note d'information, M. Maouloud demande au procureur général près la cour de cassation de se pencher sur des irrégularités qui, selon lui, entachent le contrat signé entre l'Etat libanais et la filiale de Sonatrach.

En avril, Électricité du Liban (EDL) avait signalé à la justice qu'une filiale de Sonatrach lui avait livré du carburant défectueux un mois plus tôt. Il y a quelques mois, rappelle à L’OLJ une source proche du dossier, le directeur d’opérations de la société MEP avait constaté que le fuel endommageait les équipements de production. Plusieurs échantillons avaient été envoyés à des laboratoires locaux, qui attestaient à chaque fois leur conformité aux normes de l’ISO (Organisation internationale de normalisation). M. Maouloud avait alors envoyé une note à la ministre de l’Énergie de l’époque, Nada Boustani, pour lui faire part de ses doutes. Celle-ci avait adressé une demande à une entreprise étrangère qui a rendu un rapport certifiant que le fuel est frelaté. Sur base d’une dénonciation judiciaire présentée au parquet par Wadih Akl, coordinateur de la commission de lutte contre la corruption au sein du Courant patriotique libre (CPL), la procureure générale du Mont-Liban, Ghada Aoun, avait ouvert début avril une première enquête à l’issue de laquelle elle avait ordonné l’arrestation de 17 personnes, dont Tarek Faoual, directeur de Sonatrach au Liban, et Aurore Féghali, directrice générale du pétrole au ministère de l’Énergie (depuis libérée sous caution), ainsi que des responsables et employés de la direction des installations pétrolières.