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Dernières Infos - Liban

Contrebande frontalière : Geagea se dit "déçu" de la réunion du Conseil supérieur de la défense

Le chef des Forces libanaises, Samir Geagea. Photo d'archives ANI

Le chef des Forces libanaises, Samir Geagea, farouche opposant au gouvernement de Hassane Diab, s'est dit jeudi "déçu" des décisions prises la veille par le Conseil supérieur de la défense pour lutter contre la contrebande frontalière endémique entre le Liban et la Syrie.

"Ce qui a été décidé hier à l'issue de la réunion du Conseil supérieur de la défense est très décevant car il s'agit de propos que nous avons déjà entendus à plusieurs reprises et qui n'avaient eu aucun impact sur le terrain", a déploré le leader chrétien sur Twitter.

"Tout ce qui est demandé est une décision politique claire et sans équivoque de la part du gouvernement pour que l'armée et les forces de sécurité intérieure, ainsi que tous les services sécuritaires concernés, ferment complètement les passages frontaliers illégaux par lesquels transite la contrebande entre le Liban et la Syrie", a affirmé M. Geagea.

"Ce qui ressort de la réunion du Conseil supérieur de la défense, c'est +une non décision+ et davantage de tergiversation, ce qui concrètement veut dire une perte continue de centaines de millions de dollars par an en raison des opérations de trafic en cours, au moment où nous n'allons obtenir de l'étranger qu'une poignée de dollars", regrette le chef des FL.

Mercredi, le Conseil supérieur de Défense a annoncé un renforcement des contrôles et des sanctions, au moment où le Liban traverse une crise économique sans précédent depuis trente ans et qui est aggravée par cette contrebande frontalière. La ministre de la Justice, Marie-Claude Najm, a demandé jeudi au procureur général, Ghassan Oueidate, d'engager des poursuites contre toute personne impliquée dans le trafic de fuel du Liban vers la Syrie. 

Ayant renforcé sa présence en plusieurs endroits de la frontière, notamment depuis l’épisode de l’infiltration d’islamistes radicaux de l’État islamique au Liban depuis la Syrie, l’armée libanaise s’est avérée incapable de gérer une frontière-passoire de 360 km et reconnaît implicitement la difficulté de surveiller près de 150 points de passage illégaux entre le Liban et la Syrie. Ces voies d’accès illégales, opératoires depuis des décennies sans qu’aucun gouvernement n’ait réussi, ou voulu, les colmater, constituent une source d’inquiétude d’autant plus grande qu’elles permettent, en plus du trafic de marchandises, d’exfiltrer dans les deux sens des personnes, ce qui constitue un trafic risqué en temps de propagation du Covid-19.

Ce dossier polémique des voies de passage illégales et les scandales sur la contrebande florissante entre les deux pays sont de nouveau au cœur de l’actualité, notamment après l'intervention du chef des Forces libanaises et la diffusion d'un reportage télévisé dévoilant les dessous de la contrebande de farine et de mazout acheminés en Syrie, ainsi que de récentes déclarations du secrétaire adjoint américain aux Affaires du Proche-Orient, David Schenker. L'importation par le Liban de fuel et de farine a fait l'objet d'un mécanisme monétaire spécial mis en place par la Banque du Liban pour en faciliter le financement de sorte que la contrebande entraîne des pertes importantes pour le Trésor libanais. 

Mercredi, le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a appelé les autorités libanaises à coopérer avec le régime syrien de Bachar el-Assad afin de régler la question de la contrebande frontalière, alors qu'une partie des forces politiques libanaises sont hostiles à ce régime.

Le chef des Forces libanaises, Samir Geagea, farouche opposant au gouvernement de Hassane Diab, s'est dit jeudi "déçu" des décisions prises la veille par le Conseil supérieur de la défense pour lutter contre la contrebande frontalière endémique entre le Liban et la Syrie."Ce qui a été décidé hier à l'issue de la réunion du Conseil supérieur de la défense est très décevant car il...