Pour le GIS , le plan de redressement économique est "un premier pas dans la bonne direction"

Le Groupe international de soutien au Liban (GIS) a affirmé, dans un communiqué publié jeudi, "avoir pris bonne note" du plan adopté par le gouvernement libanais pour faire face à la situation économique difficile que traverse le pays ainsi que de la demande d'aide au Fonds monétaire international (FMI), estimant qu'il s'agit d'"un premier pas dans la bonne direction" mais appelant dans le même temps à la mise en œuvre des réformes nécessaires.

Le GIS comprend les Nations unies, la Chine, la France, l'Allemagne, l'Italie, la Russie, le Royaume-Uni, les Etats-Unis, l'Union européenne et la Ligue arabe. En décembre dernier, le GIS avait conditionné toute aide financière par la formation d'un gouvernement "efficace et crédible" capable de mettre en œuvre des réformes "urgentes", maintes fois reportées par les gouvernements précédents. Lors de la conférence de Paris (CEDRE) en avril 2018, les pays donateurs avaient promis une aide de 11,6 milliards de dollars. Ces montants n'ont pas été versés, faute d'application des réformes promises par Beyrouth en contrepartie de cette aide.

"Le GIS prend bonne note de l'adoption à l'unanimité par le gouvernement du plan de redressement économique en tant que cadre constructif pour de futures réformes, ainsi que sa décision de demander l'aide du Fonds monétaire international (FMI)", deux initiatives considérées comme "un premier pas dans la bonne direction", peut-on lire dans le communiqué. 

Le groupe se réjouit que le plan du gouvernement ait établi un diagnostic juste de la "nature et l'ampleur de la crise économique" dans le pays, reconnaissant "l'urgence de réformes structurelles pour favoriser l'éclosion d'une économie de croissance" dans "un climat et des conséquences favorables aux affaires et au développement du secteur privé et à la prospérité du peuple libanais".

Toutefois, insiste le GIS, le gouvernement a besoin "d'un soutien politique interne pour un aboutissement rapide et positif des négociations avec le FMI". À cette fin, "il encourage le gouvernement à impliquer les Libanais dans l'élaboration de ce plan, tant sur le contenu que sur les modalités de sa mise en œuvre". Le GIS recommande en outre une coopération entre le Parlement et le gouvernement dans la mise en œuvre des réformes en toute transparence et responsabilité.

Si le GIS renouvelle son engagement à aider le Liban à surmonter "la crise économique, sociale et fiscale" qui le frappe, il exhorte les autorités à mettre en place les réformes promises lors de la CEDRE à Paris le 11 décembre 2019. Il invite la communauté et les institutions internationales à soutenir le pays, à qui il conseille  d'essayer d'attirer toute aide financière extérieure supplémentaire. Le GIS fait remarquer que la situation économique ne cesse d'empirer et la pauvreté d'augmenter et incite le gouvernement à agir pour protéger les plus vulnérables.  

Le négociations entre le Liban et le FMI, à qui le pays a demandé son aide officiellement le 1er mai, devaient commencer aujourd'hui, alors que les autorités libanaises espèrent relancer l'économie au bord du gouffre dans le pays. Cette demande d'aide au FMI entre dans le cadre du plan de réformes adopté fin avril par l'exécutif. Le Liban, qui a annoncé en mars être en défaut de paiement, croule sous une dette de 92 milliards de dollars, soit 170% du PIB, l'un des taux les plus élevés au monde. Selon des estimations officielles, 45% de la population vit sous le seuil de pauvreté.