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Société - Social

Durant le confinement, Message de paix suit à distance les personnes à besoins spécifiques

Cinq vidéos sont envoyées chaque jour aux pensionnaires de l’association pour les aider à surmonter l’isolement.

Un des pensionnaires de Message de paix occupé à faire ses devoirs, envoyés sur WhatsApp.

À l’instar de beaucoup d’entreprises, les ONG qui s’occupent des personnes à besoins spéciaux ont été sérieusement affectées par la crise liée à l’épidémie de coronavirus et aux mesures de confinement appliquées depuis le 16 mars. Contraintes de réduire, voire de suspendre leurs activités, ces associations essaient, autant que faire se peut, d’apporter un soutien à leurs pensionnaires. Ces derniers étant davantage pris en charge par les ONG que par l’État, ils se retrouvent alors aujourd’hui dans une situation d’isolement profond. Les organisations redoublent donc d’efforts et de créativité pour maintenir l’aide apportée à ces individus.

Hector Hajjar, directeur de l’association Message de paix qui s’occupe d’une centaine d’adultes à besoins spécifiques, atteints d’un retard physique ou mental, raconte : « Le 15 mars, nous avons été obligés de réduire nos activités de 50 % et de suspendre le programme de nuit qui consiste à accueillir des personnes ayant perdu leurs parents. Cependant, et avec le début du déconfinement, nous avons pensé à faire revenir les jeunes au centre. Beaucoup d’entre eux avaient été envoyés dans des familles d’accueil mais ne s’adaptent pas à leur nouvel environnement. J’avais reçu dernièrement un message d’une personne handicapée me demandant de “rentrer à la maison”, c’est-à-dire au centre. » L’association est ainsi prête à accueillir certains de ces bénéficiaires en quarantaine afin qu’ils soient encadrés par l’équipe de travail.



Un jeune homme suit scrupuleusement les mouvements de sport envoyés par l’ONG.

Entre-temps, Message de paix avait lancé un programme à distance destiné aux personnes contraintes de rester chez elles. Bien souvent, leurs parents et leur entourage ne savent pas comment les accompagner, dans la mesure où ils ne sont pas sensibilisés aux méthodes spécifiques d’éducation et d’encadrement. « Depuis fin mars et à la suite de plusieurs demandes, nous nous sommes mis d’accord sur le lancement fin mars d’un programme éducatif, sportif, culinaire et musical, et d’un suivi psychologique à distance. Son fonctionnement ? Nous avons créé un groupe WhatsApp sur lequel nous envoyons chaque jour cinq vidéos de deux minutes. Parents et jeunes peuvent partager leurs réactions et interrogations sur notre groupe, auxquelles répondent notre équipe », raconte le directeur de l’association. Parallèlement, le centre assure la livraison à domicile de soixante plats par jour du lundi au vendredi. Cette initiative cherche à apporter un soutien aux personnes âgées ne pouvant plus se déplacer.

L’association a donc adapté ses programmes afin de maintenir le lien avec les personnes handicapées, souvent les premières victimes de l’isolement imposé par le confinement. Même si aucune d’entre elles n’est touchée par le virus, son directeur a envisagé ce risque et a voulu prévenir un possible manque de matériel. « Face à la surcharge des hôpitaux, beaucoup de pays ont pris la décision de prioriser certains malades aux personnes handicapées et de troisième âge dans l’accès aux respirateurs. Face à cette donne, j’ai décidé d’agir », dit Hector Hajjar qui est ainsi entré en contact avec une entreprise libanaise chargée de la production de nouveaux respirateurs qui devaient être mis sur le marché. L’association a effectué une commande de cinq respirateurs dans le but de les mettre à la disposition des personnes à besoins spécifiques qui seraient contaminées par le coronavirus.

Une loi relative aux droits à l’enseignement, au travail et à l’habitat des personnes handicapées avait été adoptée en 2000, mais n’est que peu appliquée aujourd’hui au Liban.

À l’instar de beaucoup d’entreprises, les ONG qui s’occupent des personnes à besoins spéciaux ont été sérieusement affectées par la crise liée à l’épidémie de coronavirus et aux mesures de confinement appliquées depuis le 16 mars. Contraintes de réduire, voire de suspendre leurs activités, ces associations essaient, autant que faire se peut, d’apporter un soutien à leurs...

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