Le président afghan Ashraf Ghani a annoncé mardi soir la reprise de l'offensive des forces gouvernementales contre les talibans, quelques heures après deux attaques à Kaboul et dans l'est du pays qui ont tué des dizaines de civils.
"J'ordonne aux forces de sécurité de mettre fin à leur posture de défense active, de retourner à leur posture offensive, et de reprendre leurs opérations contre l'ennemi", a annoncé M. Ghani lors d'une allocution télévisée. Si aucun groupe n'a pour l'instant revendiqué les attaques de mardi, M. Ghani a accusé les talibans et le groupe Etat Islamique. "Aujourd'hui nous avons été témoins d'attaques terroristes par les talibans et Daech contre un hôpital à Kaboul et des funérailles dans le Nangarhar, ainsi que d'autres attaques dans le pays", a déclaré le président afghan, utilisant l'acronyme arabe du groupe Etat islamique.
Au moins 14 personnes, dont des nouveau-nés et des infirmières, ont été tuées dans l'attaque d'un hôpital par trois hommes armés à Kaboul. Quelques heures plus tard, au moins 24 personnes sont mortes lors d'une attaque suicide pendant des funérailles dans l'est du pays.
Les forces de sécurité afghanes s'étaient engagées, depuis plusieurs mois, à se contenter de se défendre face aux attaques talibanes, afin d'encourager l'ouverture de négociations de paix avec les insurgés. Les talibans ont eux, cependant, intensifié leur offensive contre l'armée et la police afghanes à travers le pays depuis la signature d'un accord avec Washington fin février. Selon M. Ghani, la reprise des opérations offensives par les forces de sécurité est nécessaire pour "défendre le pays, protéger nos compatriotes et infrastructures, et pour repousser les attaques et menaces des talibans et de tous les autres groupes terroristes." Ces violences remettent encore en cause le futur d'un processus de paix déjà au bord du gouffre, alors que le pays, en guerre depuis 40 ans, doit aussi faire face à la propagation du coronavirus.
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