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Dernières Infos - Irak

Le nouveau gouvernement tend la main aux manifestants d'octobre


Le Premier ministre Moustafa al-Kazimi, le 9 mai 2020, lors de son allocution télévisée. AFP PHOTO / Bureau du PM

Le nouveau gouvernement en Irak s'est engagé samedi à libérer les manifestants arrêtés pour avoir participé à la révolte populaire lancée en octobre, promettant également justice et dédommagements aux proches des plus de 550 tués.

L'allocution télévisée a été diffusée en soirée à l'issue du premier Conseil des ministres du Premier ministre Moustafa al-Kazimi, qui était chef du renseignement quand a éclaté la pire crise sociale qu'ait connue l'Irak post-Saddam Hussein. Cette adresse à la nation intervient également alors que fleurissent sur les réseaux sociaux des appels à relancer les manifestations dimanche.

M. Kazimi, qui a obtenu avec 15 de ses 22 ministres la confiance du Parlement mercredi soir, a promis "la vérité sur tous les événements". Il s'est engagé à "faire rendre des comptes à tous ceux ayant versé du sang irakien", alors que le gouvernement de son prédécesseur Adel Abdel Mahdi n'a cessé d'assurer depuis octobre ne pas pouvoir retrouver les "tireurs non identifiés" ayant décimé les rangs des manifestants qui réclamaient un renouvellement total du système et de la classe politiques.

Le 1er octobre, dans les premiers défilés de ce qui deviendrait le mouvement social le plus important et le plus sanglant de l'histoire récente de l'Irak, de nombreux protestataires brandissaient des portraits du général Abdel Wahab al-Saadi, "héros" de la reprise de Mossoul aux jihadistes, alors tout juste mis à l'écart par M. Abdel Mahdi. Il a été réinstauré dans ses fonctions à la tête du contre-terrorisme, unités d'élite créées et armées par les Américains, samedi soir par M. Kazimi --longtemps vu comme l'homme de Washington à Bagdad avant de tisser d'étroits liens aussi avec le grand ennemi des Etats-Unis, l'Iran.

Par ailleurs, M. Kazimi a appelé le Parlement à adopter la nouvelle loi électorale nécessaire au scrutin anticipé promis par son prédécesseur. Le nouveau gouvernement s'est présenté comme un cabinet "de transition". Enfin, le nouveau cabinet a annulé une décision prise la veille de son départ par l'ancien gouvernement qui interdisait toute dépense à l'Etat --dont les salaires des fonctionnaires et les pensions des retraités, soit un Irakien sur cinq.

Les retraites seront versées dans les jours à venir, a promis M. Kazimi alors que la chute des cours du pétrole dans le sillage du nouveau coronavirus va forcer l'Irak à une austérité qui fait de nouveau planer la menace d'une forte contestation sociale.


Le nouveau gouvernement en Irak s'est engagé samedi à libérer les manifestants arrêtés pour avoir participé à la révolte populaire lancée en octobre, promettant également justice et dédommagements aux proches des plus de 550 tués.L'allocution télévisée a été diffusée en soirée à l'issue du premier Conseil des ministres du Premier ministre Moustafa al-Kazimi, qui était chef du...