Critiques littéraires

Guérir de l’anorexie

Anna Roux est une jeune Française de 26 ans. Pour suivre son mari Matthias aux États-Unis, elle abandonne sa carrière de danseuse à l’Opéra de Paris et sombre dans l’anorexie qui pointait déjà lorsqu’elle était encore en France. Le roman commence avec son admission dans un centre de soin, 17 Swann Street, réservé aux personnes souffrant de troubles alimentaires.

Le jour de son admission, elle mesure 1,62 mètre et ne pèse plus que 39,9 kilos. Dans ce premier roman, Yara Zgheib, libanaise d’origine, utilise sa propre expérience pour nous raconter la lente (et pénible) thérapie de son héroïne, en compagnie d’autres jeunes filles atteintes, comme elle, de ce mal d’autant plus terrible qu’il est difficilement compréhensible, l’esprit décidant soudain que le corps doit mourir de faim : « Les os saillent. Les cheveux et les ongles tombent. Tout votre corps vous fait souffrir. Et vous êtes tout le temps frigorifiée. »

Le texte propose trois niveaux de narration : à la première personne et au présent, le journal de bord d’Anna, régulièrement intercalé par le suivi médical où sont notés les progrès ou rechutes de la malade (particulièrement intéressant). S’ajoute enfin, en caractères italiques, le récit du passé d’Anna qui nous explique, partiellement hélas, comment elle a pu en arriver là.

Assurément, le fait générateur a été son activité de danseuse, métier à haut risque comme celui des mannequins, car il faut être maigre, le plus possible, pour être soulevée et sauter toujours plus haut. Le sport devient intensif avec cette obsession du surpoids. L’entourage d’Anna ne voit rien, pas même le mari pourtant profondément amoureux. Aux États-Unis, solitaire, Anne n’a pas su vaincre l’habitude prise de ne plus manger.

Dans ce centre où l’on va vivre avec elle pendant six semaines, on croise d’autres jeunes malades, et c’est l’occasion de portraits bouleversants, tragiques parfois.

Les Filles du 17 Swann Street ne manque pas d’intérêt pour ce qu’il nous apprend sur cette maladie. Le roman se lit très vite, l’écriture est en simple... S’il ne s’ennuie pas, le lecteur reste néanmoins sur sa faim. Il y a de grands textes sur la tuberculose et les sanatoriums. Au sujet de l’anorexie, il n’y en a pas tellement. Avec son expérience, sa souffrance, Yara Zgheib n’a peut-être pas encore tout dit.



Les Filles du 17 Swann Street de Yara Zgheib, traduit de l'anglais par Carole Delporte, JC Lattès, 220, 320 p.

Anna Roux est une jeune Française de 26 ans. Pour suivre son mari Matthias aux États-Unis, elle abandonne sa carrière de danseuse à l’Opéra de Paris et sombre dans l’anorexie qui pointait déjà lorsqu’elle était encore en France. Le roman commence avec son admission dans un centre de soin, 17 Swann Street, réservé aux personnes souffrant de troubles alimentaires.Le jour de son...

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