Plan de redressement : Kanaan appelle à une mise en œuvre "prudente"

Le député Ibrahim Kanaan qui a présidé mercredi une réunion de la commission des Finances et du Budget a affirmé que le plan de redressement économique adopté jeudi dernier par le gouvernement doit être mis en œuvre de manière "prudente". 

"La mise en œuvre du plan doit être faite de manière prudente afin de préserver les finances de l’Etat, a déclaré M. Kanaan. Il est nécessaire que les secteurs public et privé soient complémentaires et qu'il n'y ait pas une confrontation entre eux". "Notre objectif est de renforcer le plan à travers des dénominateurs communs que nous pouvons trouver pour améliorer les conditions du Liban dans les négociations (avec les organisations internationales, ndlr)", a-t-il ajouté. 

Cette réunion a lieu après la "rencontre financière nationale" qui s'est tenue au palais de Baabda sous la présidence du chef de l'Etat, Michel Aoun, en présence du Premier ministre Hassane Diab et de plusieurs groupes parlementaires, en majorité des alliés du pouvoir en place, pour débattre de la teneur du plan. 

M. Kanaan, a révélé que les blocs parlementaires qui n'ont pas participé à la réunion de Baabda ont assisté à la session de la commission et ont fait part de leurs points de vue. Les ministres des Finances et de l'Economie ainsi que plus de 50 députés ont assisté à la réunion de la commission.  

Le plan de redressement et de relance est critiqué par de nombreux partis politiques et les banques du pays.  Dans ses grandes lignes, le plan, étalé sur cinq ans, vise notamment à réduire le déficit public et prévoit une restructuration de la dette et du secteur bancaire. Il table également sur une dévaluation progressive de la livre libanaise qui continue de s'effondrer actuellement sur le marché parallèle. Ce plan inclut également une demande d'assistance financière au FMI, qui a déjà été officiellement formulée, alors que le Liban a fait défaut sur le remboursement de sa dette en dollar, une première dans l'histoire du pays. Le plan doit donc servir d’atout pour l’exécutif lors des négociations qu’il doit mener avec les créanciers du pays.