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Société - Épidémie

Prorogation de la mobilisation générale jusqu’au 24 mai

Le dossier de la main-d’œuvre étrangère devra être examiné par la commission chargée du suivi du Covid-19.

Des Libanais rentrés hier de Syrie par le poste-frontière de Masnaa. Photo ANI

Le Conseil des ministres a décidé hier de proroger jusqu’au 24 mai la mobilisation générale décrétée le 15 mars dernier pour enrayer la propagation du coronavirus, conformément à une recommandation formulée plus tôt dans la journée par le Conseil supérieur de défense, qui s’était réuni sous la présidence du chef de l’État Michel Aoun, au palais de Baabda. La circulation alternée pour les véhicules se poursuivra durant cette période, sachant que la troisième phase du déconfinement progressif sera lancée lundi. Le ministère du Travail a publié dans ce cadre une circulaire appelant les commerces et autres établissements qui s’apprêtent à rouvrir leurs portes à respecter les consignes du ministère de la Santé dans le cadre de leur reprise d’activité.

De son côté, le Premier ministre Hassane Diab a appelé les forces de sécurité à faire respecter les mesures prises pour enrayer la propagation du coronavirus. « Si une deuxième vague devait arriver, elle serait plus importante que la première », a-t-il mis en garde en Conseil des ministres.Se voulant tout de même rassurant sur ce point, le ministre de la Santé Hamad Hassan a déclaré sur son compte Twitter qu’avec « la vigilance et la coopération, nous avons gagné le premier pari ». « Nous allons remporter le prochain, en nous engageant à poursuivre le déconfinement progressif », a-t-il ajouté.

M. Hamad a par ailleurs reçu le président de l’ordre des médecins, Charaf Abou Charaf, qui a salué « les résultats positifs de l’approche du ministère de la Santé » pour lutter contre l’épidémie. Il a insisté « sur la nécessité de continuer à respecter les mesures préventives contre le coronavirus et le respect de la mobilisation générale, afin que nous ne soyons pas surpris par de grands nombres de contaminations et un retour en arrière ».

À juste titre, puisque le Liban n’a enregistré hier aucune contamination locale, contre un seul cas dans les rangs des rapatriés de Guinée il y a deux jours. Le bilan total de l’épidémie depuis le premier cas annoncé au Liban le 21 février dernier s’élève ainsi à 741 atteintes avérées, parmi lesquelles 25 personnes sont décédées. Sur ce total, 206 personnes ont été guéries. Le nombre de patients actuellement contaminés s’élève donc à 510, dont 43 patients qui se trouvent dans un état critique.

La main-d’œuvre étrangère

Le Conseil des ministres a en outre soulevé le problème de la main-d’œuvre étrangère bloquée au Liban, alors qu’un grand nombre ont perdu leur travail et se sont retrouvés sans revenus et dans la rue. M. Diab a assuré dans ce cadre que la commission de suivi du Covid-19 se penchera sur ce dossier. Il a en outre demandé aux ministres du Travail, des Travaux publics, de l’Intérieur, des Affaires étrangères et des Finances de présenter une étude comportant le nombre de ces employés et la possibilité d’organiser des vols pour les rapatrier.

De son côté, la commission ministérielle chargée du retour des expatriés a préconisé hier soir l’organisation d’une troisième phase de rapatriement avec des vols prévus entre le 14 et le 23 mai. Les pays englobés dans cette phase seront divisés en deux catégories. La première comprend les pays où les ambassades du Liban ont pu coordonner avec des laboratoires effectuant les tests de dépistage PCR. Pour ces pays, un grand nombre de Libanais pourront rentrer sans s’inscrire auprès des ambassades, à condition d’avoir effectué le test PCR 72 heures avant le vol et que le résultat soit négatif. La deuxième catégorie inclut les pays où le PCR ne peut être effectué à l’avance. Les expatriés seront dans ce cas appelés à s’inscrire auprès des ambassades du Liban. La priorité sera donnée aux étudiants en Europe et en Amérique du Nord, aux visiteurs et aux personnes bloquées en Amérique latine et en Asie, et à ceux qui ont perdu leur emploi dans le Golfe. Dans les pays d’Afrique, la priorité sera donnée aux pays où la communauté libanaise est importante. Il est prévu de rapatrier 12 500 personnes lors de cette phase, 7 500 d’entre elles ayant effectué le test avant leur retour.

À Masnaa et Abboudiyé

Parallèlement, les postes-frontières de Masnaa, dans la Békaa et de Abboudiyé, au Liban-Nord, ont été ouverts exceptionnellement hier pour permettre à des Libanais bloqués à l’étranger de rentrer au pays par voie terrestre via la Syrie. Ils seront rouverts demain pour les mêmes motifs. Ainsi, 96 personnes sont arrivées hier par Masnaa et près de 100 par Abboudiyé. Les mêmes mesures prises par le ministère de la Santé à l’aéroport de Beyrouth ont été prises aux postes-frontières terrestres, notamment la prise de température et les tests PCR. Les rapatriés ont été par la suite transportés dans des hôtels à Chtaura et Zahlé dans la Békaa, et Dahr Nassar et Baïno au Liban-Nord, dans l’attente des résultats. À Zahlé toutefois, des habitants ont observé un sit-in devant un hôtel de la ville, refusant d’accueillir les Libanais rapatriés. En soirée, les autorités locales étaient toujours à la recherche d’un autre établissement pour les accueillir.

Le Conseil des ministres a décidé hier de proroger jusqu’au 24 mai la mobilisation générale décrétée le 15 mars dernier pour enrayer la propagation du coronavirus, conformément à une recommandation formulée plus tôt dans la journée par le Conseil supérieur de défense, qui s’était réuni sous la présidence du chef de l’État Michel Aoun, au palais de Baabda. La circulation...

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