La Finul "continue d'être empêchée d'accomplir sa mission", regrette l'ambassadrice US à l'ONU

L'ambassadrice américaine aux Nations unies, Kelly Craft, a estimé lundi, lors d'une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU, que la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul) "continuait d'être empêchée d'accomplir sa mission" en faisant assumer la responsabilité de cela au Hezbollah.

"Le Liban fait face à une crise sans précédent et a besoin de réformes qui offrent des opportunités économiques et mettent un terme à la corruption", a d'abord affirmé Mme Craft sur Twitter, en référence à la crise économique et financière la plus grave que connaît le Liban depuis 30 ans.

"Alors que le mandat de la Finul doit être renouvelé cet été, le Conseil de sécurité de l'ONU doit s'assurer que cette force puisse opérer de manière efficace", a plaidé la diplomate américaine. "Les Etats-Unis restent engagés dans leur partenariat avec le Liban. Mais la Finul continue d'être empêchée de remplir sa mission. Le Hezbollah a pu se réarmer et étendre ses opérations, exposant ainsi le peuple libanais au risque", a affirmé Kelly Craft. "Le Conseil de sécurité doit soit mettre en place de sérieux changements pour renforcer la Finul, soit réaffecter ses ressources et son personnel à des missions qu'il serait capable d'accomplir", a-t-elle conclu.

En septembre dernier, l'ONU a adopté la résolution 2485 qui prolonge d’un an et sans modification le mandat de la Finul et condamne toutes les violations aériennes et terrestres de la ligne bleue.

Lundi, les membres du Conseil de sécurité ont salué les efforts importants et continus de la Finul pour maintenir le calme le long de la Ligne bleue, sa coopération avec les Forces armées libanaises dans le but d'étendre le contrôle du gouvernement libanais sur tout le territoire, et ont souligné l'importance que la FINUL soit en mesure de s’acquitter de son mandat, ainsi que sur la crise majeure aiguë que traverse le pays. Ils se sont déclarés profondément préoccupés par les récents incidents survenus au-delà de la Ligne bleue et dans la zone d'opérations de la Finul ainsi que par toutes les violations de la résolution 1701 du Conseil de sécurité, y compris par voies terrestre et aérienne. Ils ont rappelé que toutes les parties devraient faire tout leur possible pour garantir que la cessation des hostilités se poursuive, faire preuve d'un maximum de calme et de retenue et s'abstenir de toute action ou rhétorique pouvant compromettre l'arrêt des hostilités ou déstabiliser la région.

Dans ce contexte, le Coordinateur spécial des Nations Unies, Jan Kubis, et le Secrétaire général adjoint de l’ONU aux opérations de maintien de la paix, Jean-Pierre Lacroix, avaient préalablement informé hier le Conseil de sécurité de la situation au Liban, lors de la réunion ordinaire sur la mise en œuvre de la résolution 1701 du Conseil de sécurité.