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Dernières Infos - Liban

Violents affrontements entre l'armée libanaise et des manifestants place al-Nour

Des manifestants à bord de leurs mobylettes, à Tripoli. Photo Ani.

De “violents affrontements” entre des manifestants et l’armée libanaise sur la place al-Nour, à Tripoli, avaient lieu mardi soir, après une nuit de tensions dans la grande ville du Liban-Nord qui a fait un mort parmi les manifestants, rapporte l'Agence nationale d'information (Ani, officielle).

Les militaires ont eu recours à des balles en caoutchouc et des bombes lacrymogènes pour disperser les manifestants se trouvant sur la place al-Nour. Les protestataires ont relancé leur mobilisation pour dénoncer une inflation galopante et une dépréciation sans précédent de la monnaie nationale, en pleine pandémie de coronavirus.

Les militaires se sont également lancés à la poursuite d'individus qui ont commis des actes de vandalisme contre des véhicules de l’armée. Ces incidents ont fait des blessés dans les rangs de la troupe comme des manifestants.

 

Sur son compte Twitter, la Croix-Rouge libanaise a indiqué avoir dépêché 9 équipes sur place.

 

Avant cela, l'Ani avait rapporté que des manifestants ont jeté des pierres sur la résidence de l'ancien Premier ministre Nagib Mikati à Mina. L'armée et les forces de sécurité sont fortement déployées et ont lancé des bombes lacrymogènes pour disperser les manifestants. Des protestataires ont brisé les façades d'agences bancaires se trouvant à proximité. D'autres, circulaient à mobylette dans les rues de la ville.

Les mouvements de protestations se poursuivaient mardi soir à travers le Liban. En effet, plusieurs routes sont en outre coupées à travers le pays : celles de Kfarzabad et Rachaya, Masnaa dans la Békaa, la route de Khaldé en direction de Naamé dans le Sud, et la route Halba-Kobeyate dans le Nord.

A Beyrouth, des manifestants se sont rassemblés devant le siège de la Banque du Liban avant de défiler dans les rues de Hamra en scandant des slogans contre son gouverneur Riad Salamé. Ils se sont ensuite rendus àCorniche Mazraa, Béchara Khoury, la place des Martyrs, la place Riad el-Solh avant de retourner devant la BDL. Ils ont lancé des pierres sur le siège. Les forces de l’ordre sont déployées sur les lieux.

A Saïda, des manifestants ont lancé des cocktails Molotov sur la branche de la BDL.

Face à la crise économique inédite depuis la fin de la guerre civile (1975-1990) et malgré les restrictions imposées face au coronavirus, la mobilisation populaire - déclenchée initialement à l'automne dernier - a repris il y a quelques jours contre le pouvoir, accusé de corruption et d'incompétence. Plusieurs banques ont été vandalisées à travers le pays.

La crise économique a été le principal catalyseur en octobre 2019 d'un soulèvement inédit contre une classe politique inchangée depuis des décennies. Elle s'est amplifiée avec les restrictions imposées par les banques qui refusaient tout virement à l'étranger et les retraits en dollars. Les établissements bancaires sont accusés par la rue de complicité avec le pouvoir et d'avoir contribué à l'endettement public effréné et à la faillite de l’État. Tout cela a été aggravé par les mesures préventives contre la propagation du virus, qui ont paralysé un pays où sont officiellement recensés 717 cas, dont 24 décès.

En quelques semaines, la livre libanaise, indexée sur le dollar depuis 1997, a perdu énormément de sa valeur face au billet vert au marché noir, dépassant le seuil des 4.000 livres pour un dollar. Le taux officiel de 1.507 livres reste inchangé.

L'inflation est quotidiennement dénoncée sur les réseaux sociaux, les prix de certains produits alimentaires ayant quasiment doublé, voire triplé.

Le gouvernement affirme travailler sur un plan de relance économique qui n'a toujours pas été finalisé. 

De “violents affrontements” entre des manifestants et l’armée libanaise sur la place al-Nour, à Tripoli, avaient lieu mardi soir, après une nuit de tensions dans la grande ville du Liban-Nord qui a fait un mort parmi les manifestants, rapporte l'Agence nationale d'information (Ani, officielle).Les militaires ont eu recours à des balles en caoutchouc et des bombes lacrymogènes pour...