L'Argentine a repoussé à 2021 le paiement de 9,8 milliards de dollars de dette, selon un décret publié lundi au Journal officiel, en pleine crise sanitaire liée à l'épidémie de coronavirus. Le gouvernement du président argentin Alberto Fernandez s'est libéré de son obligation de rembourser avant le 31 décembre 2020 des obligations libellées en dollars émises sous la juridiction locale et non soumises à des procédures éventuelles d'arbitrage international.
"La crise sanitaire mondiale générée par la pandémie de Covid-19 a modifié les échéances fixées dans le +Programme d'action pour la gestion du processus de restauration de la soutenabilité de la dette publique extérieure+", détaille le décret.
Le pays qui connaît une profonde crise économique, est confiné depuis le 20 mars et au moins jusqu'à Pâques, et subit comme l'ensemble des pays touchés par le virus un lourd impact sur son économie. Après le report de ces 9,8 milliards de dollars de dette, il restera au gouvernement argentin à rembourser d'ici la fin de l'année quelque 3,5 milliards de dollars en titres de devises étrangères émis sous juridiction internationale.
"Cette décision fait partie du programme élaboré pour le rétablissement de la viabilité de la dette publique", a déclaré le ministre de l'Economie, Martin Guzman, à l'agence de presse officielle Télam.
Avant cette annonce, le gouvernement argentin a ouvert la voie le 10 mars à la restructuration de 68,8 milliards de dollars de dette, estimant ne pas avoir d'autre choix, dans un contexte de récession, que de réduire le poids de cette dette qui s'élève à 311 milliards de dollars et représente plus de 90% du produit intérieur brut.
La directrice générale du Fonds monétaire international (FMI) Kristalina Georgieva a affirmé le 20 mars que le pays avait besoin d'une "importante" restructuration de sa dette.
La dette totale du pays inclut 121,9 milliards (35% du PIB) détenus par des créanciers privés et 72,6 milliards (21,4% du PIB) par des organismes multilatéraux et bilatéraux, dont le FMI. Un prêt de sauvetage du FMI de 57 milliards de dollars, très impopulaire, avait été négocié par le président Mauricio Macri, en 2018, prédécesseur de centre-droit d'Alberto Fernandez. Ce dernier n'avait finalement accepté le décaissement que de 44 milliards de dollars sur le total du prêt.
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