L’ABL salue les dernières circulaires de la BDL concernant les petits déposants

L’Association des banques du Liban a salué dans un communiqué dimanche soir la publication des circulaires datée du 3 avril 2020, à travers lesquelles la Banque du Liban autorise pendant trois mois les "petits" déposants dont le total cumulé de l’ensemble des comptes dans une même banque ne dépassait pas 5 millions de livres ou 3.000 dollars (au taux officiel de 1507,5 livres pour un dollar) avant cette date à les retirer à des conditions de change en principe avantageuses pour eux.

Les deux textes, adoptés en plein contexte de crises économique, financière et de liquidités, auxquelles s'ajoute une crise sanitaire avec la pandémie de coronavirus, prévoit également la création d’une plateforme électronique opérée avec les banques, qui publiera de manière régulière et transparente les évolutions des taux de change livre/dollar appliqués sur le territoire libanais. Les taux seront fixés par une “unité” composées de membres de la BDL et de représentants des changeurs "de catégorie A", soit une dizaine d'agents de change que la BDL autorise notamment à importer et exporter des devises. L’ABL, qui avait été consultée en amont, a en outre appelé dans son communiqué la BDL à mettre en place cette "unité" et s’est engagée à prendre les procédures administratives et techniques nécessaires pour faire fonctionner la plateforme.

Selon plusieurs sources bancaires contactées par L’Orient-Le Jour après la publication des deux circulaires, la BDL tenterait à travers ce mécanisme de modifier le régime de change qu’elle stabilise depuis 1997. La crise de liquidités que traverse le pays, renforcée par les restrictions mises en place par les banques, a contribué à doper le taux livre/dollar sur le marché secondaire depuis fin août dernier. En fin de semaine dernière, les changeurs demandaient près de 2900 livres pour un dollar.

Sur un autre plan, l’ABL a exprimé l'espoir dans son communiqué que les mesures de circulation alternée des véhicules suivant leur plaque minéralogique, prises par l’État durant le week-end écoulé, n'engloberont pas les employés de banques. Les banques font partie des établissements qui ont été appelés à maintenir leurs activités pendant la période d’état d’urgence sanitaire décrétée le 15 mars par l’Exécutif pour contrer l’épidémie de coronavirus. Selon plusieurs sources concordantes, l’ABL a signifié à ses membres en interne que les banques seraient bien ouverte cette semaine, contredisant les informations contraires qui avaient circulé durant le week-end.