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Coronavirus : polémique après une séquence à la TV française suggérant des tests de vaccins en Afrique

Un responsable sanitaire récoltant un échantillon de salive, dans le cadre d'une campagne de dépistage pour le Covid-19, à Johannesburg, en Afrique du Sud, le 3 avril 2020. Photo d'illustration AFP / MARCO LONGARI

Une séquence à la télévision française montrant deux chercheurs s'interroger en direct sur l'opportunité de tester un vaccin en Afrique dans le cadre du coronavirus a suscité la colère de nombreux internautes et organisations.

Dans cette séquence diffusée mercredi après-midi, Camille Locht, directeur de recherche à l'Inserm (Institut national de la Santé et de la Recherche médicale) est interrogé sur des recherches menées autour du vaccin anti-tuberculose BCG, pour le Covid-19.
Invité en plateau, Jean-Paul Mira, chef de service de médecine intensive et réanimation à l'hôpital parisien Cochin, lui demande alors : "Si je peux être provocateur, est-ce qu'on ne devrait pas faire cette étude en Afrique, où il n'y a pas de masques, pas de traitement, pas de réanimation, un peu comme c'est fait d'ailleurs sur certaines études avec le Sida, où chez les prostituées on essaie des choses parce qu'on sait qu'elles sont hautement exposées ?".
Son interlocuteur lui répond : "Vous avez raison, d'ailleurs on est en train de réfléchir en parallèle à une étude en Afrique avec le même type d'approche, ça n'empêche pas qu'on puisse réfléchir en parallèle à une étude en Europe et en Australie".

"Non, les Africains ne sont pas des cobayes !", s'est indignée l'association SOS Racisme dans un communiqué, dénonçant "à l'endroit des corps noirs un mépris" et jugeant la comparaison avec le Sida et les prostituées "problématique" et "malvenue". Le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA, gendarme des médias audiovisuels), a confirmé à l'AFP avoir été saisi.

De nombreux internautes ont également exprimé leur colère, en France et en Afrique, à l'instar du Club des avocats au Maroc qui a annoncé sur sa page Facebook vouloir "porter plainte pour diffamation raciale".

Contactée par l'AFP, la chaîne LCI ne commente pas et renvoie aux réponses de l'Inserm et de Jean-Paul Mira.

L'Inserm a répondu qu'une "vidéo tronquée faisait l'objet d'interprétations erronées sur les réseaux sociaux". Rappelant que les tests seraient lancés dans plusieurs pays européens et en Australie, l'institut indique sur Twitter que "l'Afrique ne doit pas être oubliée ni exclue des recherches car la pandémie est globale".

"Je veux présenter toutes mes excuses, demander à celles et à ceux qui ont été heurtés, choqués, qui se sont sentis insultés par des propos que j'ai maladroitement prononcés sur LCI cette semaine, leur présenter mes excuses les plus sincères", a indiqué dans un communiqué des hôpitaux de Paris Jean-Paul Mira. "Ces propos ne reflètent en rien ce que je suis, ce que je fais au quotidien, depuis maintenant 30 ans", a affirmé le chercheur, qui a passé son compte Twitter en privé en raison des menaces et insultes qu'il reçoit depuis cette séquence.

Une séquence à la télévision française montrant deux chercheurs s'interroger en direct sur l'opportunité de tester un vaccin en Afrique dans le cadre du coronavirus a suscité la colère de nombreux internautes et organisations. Dans cette séquence diffusée mercredi après-midi, Camille Locht, directeur de recherche à l'Inserm (Institut national de la Santé et de la Recherche médicale)...