Rechercher
Rechercher

Moyen-Orient - Pandémie

Le coronavirus a déjà contaminé près d’un million de personnes

L’épidémie, dont la propagation est « quasi exponentielle », a déjà fauché 50 000 vies ; la moitié de l’humanité appelée à se confiner.


Différents types de masques protecteurs exposés dans un magasin en Allemagne. David Gannon/AFP

La moitié de l’humanité était appelée hier à se confiner pour se protéger du nouveau coronavirus, à la propagation « quasi exponentielle », qui a déjà contaminé officiellement près d’un million de personnes (au moins 944 032 cas d’infection), selon le décompte de l’Université Johns Hopkins, qui indique que le virus a déjà fauché plus de 50 000 vies. Plus de 500 000 cas ont été recensés en Europe, le continent le plus touché, mais ce sont les États-Unis (215 000 cas) qui sont en train de devenir le nouvel épicentre de la pandémie. Faute de capacités suffisantes de dépistage, ces bilans sont, en outre, très probablement bien en dessous de la réalité. Les conséquences sociales, déjà, s’annoncent désastreuses. Comme aux États-Unis où les demandes hebdomadaires d’allocations-chômage ont enregistré un nouveau record la semaine passée, avec 6,6 millions de nouvelles demandes.

L’ampleur de la crise n’obscurcit pas toutes les tragédies individuelles. La mort d’un nouveau-né dans l’État du Connecticut a ainsi particulièrement frappé les esprits, les enfants étant jusqu’ici relativement épargnés. Selon les projections de la Maison-Blanche, le Covid-19 devrait faire entre 100 000 et 240 000 morts aux États-Unis.

« Profondément préoccupé », le secrétaire général de l’Organisation mondiale de la santé, Tedros Adhanom Ghebreyesus, n’a pu que constater la « croissance quasi exponentielle » du nombre de cas.

Connaître la vérité

Malgré des mesures de confinement qui concernent près d’un habitant de la planète sur deux, les bilans s’alourdissent : plus de 13 000 morts en Italie, 10 000 en Espagne, plus de 5 000 aux États-Unis, plus de 4 000 en France... Ces quatre pays ont dépassé le bilan officiel de décès communiqués pour la Chine continentale (3 318), où l’épidémie s’est déclarée. Mais les chiffres chinois suscitent des soupçons : Pékin a menti en les sous-évaluant largement, selon un rapport confidentiel du renseignement américain évoqué par plusieurs parlementaires. « La Chine a dissimulé la gravité de ce virus pendant des mois, a réagi un député à la Chambre des représentants, William Timmons. Le monde paie à présent pour ses erreurs. » « Les actes et comportements de certains politiciens américains sont honteux et dénués de toute morale », a réagi Pékin, affirmant que l’OMS défendait les données chinoises.

La Chine laisse entendre que son système politique autoritaire a permis de juguler rapidement l’épidémie, mais des proches de victimes déversent leur colère sur les réseaux sociaux, accusant aussi le régime de mensonge et d’incompétence. « Je n’ai plus peur, je veux connaître la vérité », témoigne ainsi Zhang, un habitant de Wuhan, qui a perdu son père au tout début de l’épidémie et qui est persuadé que celui-ci a contracté la maladie lors de son hospitalisation pour une opération légère.

Pékin était au cœur d’une autre polémique hier, après avoir donné son feu vert à un médicament à base de bile d’ours afin de traiter des patients victimes du Covid-19. À l’origine de la controverse, le traitement des plantigrades élevés dans d’étroites cages où leur abdomen est perforé par un cathéter relié à leur vésicule afin d’en prélever la bile.

Choisir entre l’économie et la santé

En Europe, la pandémie a causé la mort de plus de 1 000 personnes en Belgique, un chiffre qui a doublé en l’espace de trois jours, notamment en raison de la comptabilisation décalée des décès en maison de retraite. Et quatre soldats français déployés au Sahel dans le cadre de l’opération antijihadiste Barkhane ont été testés positifs au coronavirus.

Mais c’est l’Espagne qui a de nouveau déploré hier les pertes les plus lourdes avec 950 décès en 24 heures, un nouveau record dans le pays, qui a aussi enregistré en mars plus de 300 000 nouveaux demandeurs d’emploi, en raison de « l’impact extraordinaire » de la crise sanitaire, selon le ministère du Travail.

En Italie, pays le plus endeuillé, le gouvernement est sous pression pour lever les mesures de confinement et relancer une économie au ralenti. « C’est horrible d’avoir à choisir entre mettre l’économie en stand-by ou mettre en danger la vie de nombreuses personnes », observe l’expert américain Paul Romer, cité par le quotidien Il Fatto Quotidiano. Le gouvernement a besoin d’un « plan crédible pour mettre fin au confinement très rapidement, tout en garantissant la sécurité des salariés même si le virus est encore présent », ajoute le colauréat du prix Nobel 2018 d’économie.

La Commission européenne a proposé hier de créer un instrument pour garantir jusqu’à 100 milliards d’euros les plans nationaux de soutien à l’emploi mis en place en raison de l’épidémie de coronavirus.

En Russie, le président Vladimir Poutine a annoncé que le mois d’avril serait chômé en Russie, mais les salaires préservés, pour ralentir la propagation de la pandémie.

Faute de vaccin ou de traitement, le confinement reste le moyen de lutte le plus efficace. Plus de 3,9 milliards de personnes sont ainsi appelées à rester chez elles ou contraintes de le faire. Un vrai défi dans les pays pauvres, comme au Rwanda. Même dans les pays développés, le confinement laisse certaines catégories de population en première ligne, comme les employés des commerces qui restent ouverts.

Larijani testé positif

En Iran, le président du Parlement Ali Larijani a été testé positif au coronavirus, a annoncé hier la télévision d’État de la République islamique, où plusieurs députés ont déjà contracté la maladie. Les autorités iraniennes ont annoncé dans le même temps 124 décès supplémentaires dus au virus, ce qui porte à 3 160 morts le bilan officiel de la pandémie en Iran. La République islamique fait partie des pays les plus touchés par la maladie. Elle a annoncé le 19 février les premiers cas de contamination sur son sol. Au moins 23 députés du Parlement, qui en compte 290, ont contracté la maladie, avait indiqué mardi l’agence de presse officielle IRNA. L’épidémie de Covid-19 a par ailleurs tué 12 responsables ou anciens responsables du gouvernement, selon des rapports officiels.

La Hongrie accusée

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, s’est par ailleurs dit hier « particulièrement préoccupée » par la situation en Hongrie après l’adoption de mesures spéciales controversées pour faire face à la crise du coronavirus. « Je comprends que les États membres doivent prendre des mesures d’urgence pour faire face à la crise sanitaire immédiate. Mais je m’inquiète que certaines mesures aillent trop loin. Et je suis particulièrement préoccupée par la situation en Hongrie », a-t-elle déclaré au cours d’une conférence de presse. Budapest, qui s’est attiré avec cette loi les critiques de nombreux responsables politiques étrangers, a répliqué quelques heures plus tard en dénonçant « une chasse aux sorcières » et « une campagne de dénigrement » à son encontre.

Enfin, la France a informé la Commission européenne qu’elle prolongeait ses contrôles aux frontières jusqu’au 30 octobre, en raison de la « menace terroriste » mais aussi cette fois de la pandémie de coronavirus, a-t-on appris hier auprès de l’exécutif européen.

Sources : agences

La moitié de l’humanité était appelée hier à se confiner pour se protéger du nouveau coronavirus, à la propagation « quasi exponentielle », qui a déjà contaminé officiellement près d’un million de personnes (au moins 944 032 cas d’infection), selon le décompte de l’Université Johns Hopkins, qui indique que le virus a déjà fauché plus de 50 000 vies....

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut