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Une journaliste du Guardian forcée de quitter l'Egypte pour un article sur le coronavirus


Capture d'écran du site The Guardian

Une journaliste britannique, qui travaillait pour le journal The Guardian en Egypte, a été forcée de quitter le pays après avoir été sanctionnée la semaine dernière en raison d'un article sur le nouveau coronavirus jugé "de mauvaise foi", a écrit le quotidien jeudi.

Le journal précise que "des diplomates occidentaux" ont averti Ruth Michaelson, installée en Egypte depuis 2014, "que les services de sécurité du pays voulaient qu'elle quitte le pays immédiatement après que son accréditation de presse ait été annulée".

Le 15 mars, la correspondante avait écrit un article dans lequel elle citait une étude canadienne affirmant que l'Egypte pouvait compter en réalité plus de 19.000 cas au lieu des quelques dizaines annoncés officiellement.

Selon l'Organisme général de l'Information (SIS, en anglais), qui régule l'activité des médias étrangers dans le pays, le chiffre diffusé est issu d'une "étude non publiée... et scientifiquement non-reconnue", ce qui selon cet organisme établit la "mauvaise foi" de la correspondante.

Le correspondant du New York Times, Declan Walsh, qui a évoqué l'étude citée par le journal britannique dans un tweet, a pour sa part été rappelé à l'ordre par le SIS.

Mme Michaelson et M. Walsh ont été accusés par le SIS de "reportage biaisé sur une étude non-fiable", selon The Guardian.

Le journal précise que "les responsables égyptiens demandaient le retrait de l'article et la publication d'une excuse officielle par The Guardian".

Le 17 mars, le SIS a annoncé le retrait de l'accréditation de la journaliste britannique, qui a finalement quitté le pays le 20 mars, selon le quotidien.

Le journal affirme avoir proposé aux autorités égyptiennes de publier une lettre "réfutant l'article ou l'étude canadienne", mais n'a reçu "aucune réponse".

Dans ses colonnes jeudi, The Guardian a regretté le traitement réservé à la journaliste par les autorités égyptiennes, assurant avoir écrit sur la base de "faits scientifiques mis au jour par des experts en maladies infectieuses".

Contacté par l'AFP jeudi, le journal n'a pas souhaité ajouter de commentaires.

L'Egypte, qui a enregistré à ce jour 456 cas de nouveau coronavirus et 21 décès, a averti que quiconque répandrait de "fausses informations" au sujet du Covid-19 s'exposait à des sanctions pouvant aller jusqu'à l'emprisonnement.

Le pays occupe le 163e rang sur 180 pays dans le classement 2019 de la liberté de la presse de Reporters sans Frontières.

Plusieurs journalistes ont été expulsés d'Egypte ces dernières années. La dernière en date était la correspondante du journal britannique The Times Bel Trew expulsée début 2018. 

Une journaliste britannique, qui travaillait pour le journal The Guardian en Egypte, a été forcée de quitter le pays après avoir été sanctionnée la semaine dernière en raison d'un article sur le nouveau coronavirus jugé "de mauvaise foi", a écrit le quotidien jeudi.Le journal précise que "des diplomates occidentaux" ont averti Ruth Michaelson, installée en Egypte depuis 2014, "que les...