Photo REUTERS/Stephane Mahe/Illustration
La délivrance de Plaquenil, médicament dérivé de la chloroquine, sous les feux des projecteurs car promu par certains comme un traitement possible du Covid-19, est désormais encadrée en France depuis jeudi, avec la parution d'un décret qui interdit notamment son exportation.
Ce médicament à base d'hydroxychloroquine, un dérivé de l'antipaludéen chloroquine, n'est pas utilisable "dans la prise en charge du Covid-19 en (médecine de) ville", a souligné l'agence française du médicament (ANSM) auprès de l'AFP, alors que ce médicament fait actuellement l'objet d'une demande massive.
Un décret paru jeudi limite la délivrance du Plaquenil en pharmacie à ses indications médicales strictes (polyarthrite rhumatoïde, lupus, et en prévention des lucites - allergies au soleil). Il interdit par ailleurs l'exportation des spécialités contenant de l'hydroxychloroquine ou l'association lopinavir/ritonavir, antiviraux eux aussi expérimentés contre le Covid-19.
Il s'agit de "protéger" les patients qui en ont besoin et d'"éviter les risques de rupture" de leur traitement à cause d'ordonnances "sans aucune justification", dit à l'AFP le Dr Dominique Martin, directeur général de l'ANSM.
Les autorités sanitaires avaient assuré mardi qu'il n'y avait "pas de pénurie" en France des médicaments à base de chloroquine, mais des associations de malades chroniques s'alarmaient de retards de livraison. Des dérogations seront toutefois possibles pour les patients atteints du coronavirus, "dans les établissements de santé qui les prennent en charge, ainsi que, pour la poursuite de leur traitement si leur état le permet et sur autorisation du prescripteur initial, à domicile".
Le ministre de la Santé Olivier Véran avait indiqué lundi que la délivrance d'hydroxychloroquine serait limitée aux "cas graves".
Les autorités françaises sont sous pression depuis plusieurs jours, notamment de la part d'élus d'opposition, pour généraliser rapidement l'utilisation de la chloroquine pour traiter le coronavirus. Le professeur Didier Raoult, spécialiste des maladies infectieuses à Marseille (sud), a conduit une première étude prometteuse mais ne répondant pas aux critère habituels d'évaluation scientifique, notamment la taille de l'échantillon qui n'était que de 24 patients.
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