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Dernières Infos - Coronavirus

Un homme meurt en Arizona après avoir ingéré du phosphate de chloroquine

L'homme qui est décédé n'a pas ingéré la forme médicamenteuse de la chloroquine, utilisée pour traiter la malaria, mais du phosphate de chloroquine utilisé pour traiter des poissons malades.

Un parc fermé, à New Jersey, alors que l'OMS faisait état mardi d'une "très forte accélération" de l'épidémie de coronavirus aux Etats-Unis. Arturo Holmes/Getty Images/AFP

Un homme d'une soixantaine d'années est mort, en Arizona, après avoir ingéré du phosphate de chloroquine à titre préventif, rapportait NBC news lundi. Ces derniers jours, la chloroquine, un antipaludéen, suscite espoir et inquiétude, alors que le traitement à l'hydroxychloroquine a obtenu des résultats prometteurs lors d'une étude menée sur un nombre réduit de patients à Marseille sous la houlette du professeur Didier Raoult.

Son utilisation suscite toutefois le débat au sein de la communauté médicale. La co-lauréate du prix Nobel 2008 de médecine pour la découverte du virus du sida, Françoise Barré-Sinoussi, appelle ainsi dans une interview au Monde publiée mardi à la prudence face à l'hydroxychloroquine, l'efficacité de ce traitement contre le coronavirus n'ayant pas été prouvée selon elle "de façon rigoureuse". "Soyons patients", ajoute la virologiste, qui appelle à attendre les résultats de l'essai clinique européen Discovery qui doit évaluer d'ici quinze jours quatre traitements expérimentaux pour lutter contre le coronavirus, dont la chloroquine.

Une mauvaise utilisation de l’hydroxychloroquine peut se retourner contre l’homme, avertissait également, dans nos colonnes, Jacques Mokhbat, spécialiste des maladies infectieuses et membre de la commission nationale chargée de la lutte contre le coronavirus.

En Arizona, l'homme qui est décédé n'a pas ingéré la forme médicamenteuse de la chloroquine, utilisée pour traiter la malaria, mais du phosphate de chloroquine utilisé pour traiter des poissons malades. Interrogée par la chaîne NBC News, sa femme, qui a également été hospitalisée, a expliqué que l'idée leur était venue après avoir vu le président républicain vanter les vertus du chloroquine lors d'un point de presse. "Ils n'arrêtaient pas de dire que c'était approuvé pour d'autres choses. Trump disait que c'était pratiquement comme un remède", a-t-elle expliqué. "Nous avions peur de tomber malade", a-t-elle encore déclaré.


Donald Trump a de nouveau vanté lundi les mérites de la chloroquine  qui pourrait selon lui "vraiment changer la donne" dans la lutte contre le coronavirus s'il est utilisé comme traitement. "Il y a de bonnes chances que cela puisse avoir un énorme impact. Ce serait un don du ciel si ça marchait. Cela changerait vraiment la donne. Nous verrons", a déclaré le président américain lors de son point presse quotidien. L'Organisation mondiale de la santé appelle, elle,  à la prudence concernant la chloroquine, en raison du faible nombre de patients qui ont eu recours à ce traitement.

La chloroquine est un antipaludéen peu onéreux utilisé depuis plusieurs décennies et commercialisé notamment sous le nom de Nivaquine. Ce traitement est souvent recommandé lorsque l'on prévoit de se rendre en zone infestée par le parasite du paludisme, transmis par les moustiques.

En France, le Haut conseil de santé publique a statué lundi que la chloroquine pourrait être administrée aux malades souffrant de "formes graves" du Covid-19, mais ne devait pas être utilisée pour des formes "moins sévères", selon le ministre de la Santé Olivier Véran.

L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a fait état mardi d'une "très forte accélération" de l'épidémie de coronavirus aux Etats-Unis. Priée de dire s'ils pourraient en devenir le nouvel épicentre, sa porte-parole Margaret Harris a répondu : "Nous assistons à une très forte accélération du nombre de cas aux Etats-Unis. Je pense donc qu'ils en ont le potentiel." Margaret Harris a également estimé que le bilan humain de l'épidémie au niveau mondial, actuellement de 14.510 décès, devrait "augmenter considérablement" au fur et à mesure que les nouveaux cas de contamination sont signalés à l'OMS. Selon l'OMS, 85% des nouveaux cas enregistrés au cours des dernières 24 heures étaient concentrés en Europe et aux Etats-Unis.


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