Coronavirus : le Pakistan appelle à la levée des sanctions financières "injustes" contre l'Iran

Le Premier ministre pakistanais Imran Khan a appelé vendredi à la levée des sanctions sanctions financières "injustes" contre l'Iran, afin que ce pays, parmi les plus touchés par le nouveau coronavirus, puisse mieux lutter contre la pandémie.

"Je voudrais insister pour demander à la communauté internationale de lever les sanctions contre l'Iran", a déclaré le chef du gouvernement pakistanais lors d'une conférence de presse télévisée. "Il est très injuste que l'Iran soit confronté à une épidémie de cette ampleur d'une part et qu'elle fasse l'objet de sanctions internationales d'autre part", a-t-il poursuivi.

Le Pakistan, qui a vu le nombre de ses cas de Covid-19 multiplié par 14 en six jours, pour atteindre 461 malades (deux morts), a fermé le 13 mars ses 900 kilomètres de frontières avec l'Iran, où nombre de personnes infectées avaient séjourné. La province du Sindh (Sud) a également rapporté vendredi un troisième décès.

Les commentaires d'Imran Khan font suite à une lettre que lui a envoyée le président iranien Hassan Rohani, demandant à Islamabad de l'aide pour lutter contre la pandémie, qui a fait 1.433 morts en Iran, selon les dernières statistiques communiquées vendredi. Le ministère pakistanais des Affaires étrangères, contacté par l'AFP, a refusé de s'exprimer sur cette missive.

L'Iran a exhorté le 12 mars le Fonds monétaire international (FMI) à lui autoriser un accès immédiat à une facilité de crédit pour faire face au nouveau coronavirus. L'Iran, qui n'a pas bénéficié depuis 60 ans d'une aide du FMI, où les Etats-Unis jouent un rôle déterminant, a demandé au Fonds une aide d'"environ 5 milliards de dollars", selon le gouverneur de sa Banque centrale.

Washington a annoncé en 2018 le rétablissement de lourdes sanctions économiques contre Téhéran à la suite du retrait unilatéral des Etats-Unis de l'accord sur le nucléaire iranien conclu en 2015 entre la République islamique et la communauté internationale.

Si médicaments et équipements médicaux échappent théoriquement aux sanctions de Washington, ils sont en réalité soumis au blocus américain, les banques internationales préférant généralement refuser une transaction impliquant l'Iran plutôt que de s'exposer à des représailles aux Etats-Unis.

Les sanctions américaines "compromettent" la capacité de l'Iran à lutter contre la maladie, a tweeté mardi le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif.

Washington a par ailleurs accusé Téhéran de manquer de "transparence" sur le Covid-19.