Le chercheur français détenu en Iran et dont l'entourage était sans nouvelles depuis fin janvier a pu s'entretenir par liaison vidéo avec l'ambassadeur de France où il apparu "amaigri et fatigué" mais dans un état plutôt "rassurant", a annoncé mardi son comité de soutien.
La compagne franco-iranienne de Roland Marchal, Fariba Adelkhah, chercheuse comme lui au Centre de recherches internationales (CERI) de Sciences Po Paris et arrêtée en même temps que lui en juin 2019 à Téhéran, va pour sa part "mieux physiquement" après une grève de la faim de 49 jours qui l'a beaucoup éprouvée, a-t-il ajouté dans un communiqué.
Mme Adekhah est une anthropologue réputée et Roland Marchal un spécialiste de l'Afrique. Il sont poursuivis pour "propagande contre le système" politique de la République islamique et "collusion en vue d'attenter à la sécurité nationale" (unique chef d'accusation visant M. Marchal).
Le chercheur a pu s'entretenir par Whatsapp avec l'ambassadeur de France en Iran "pendant une vingtaine de minutes", en partie en video, a relevé Béatrice Hibou, membre du comité de soutien, dans le communiqué. Cet entretien a eu lieu dimanche matin, selon un autre membre du comité.
"Durant cette discussion, Roland n'a ni toussé, ni éternué, ce qui est plutôt bon signe. Il portait un masque chirurgical et son gardien un masque et des gants en latex", a-t-elle ajouté, en référence à l'épidémie de Covid-19 qui sévit en Iran. "Il est apparu amaigri et fatigué, mais il a été très satisfait d'avoir des nouvelles de ses proches (y compris de Fariba) et de ses amis, et d'apprendre tout ce qui se fait pour eux deux" en France, a-t-elle relevé.
Son entourage s'inquiétait beaucoup de son état santé, le chercheur, coupé du monde, n'ayant pas comparu à l'ouverture de son procès le 3 mars. Fariba Adelkhah souffre pour sa part moins des reins mais elle reste très inquiète pour son compagnon auquel elle n'a pas accès. Elle a toutefois mis fin à son "sit-in" dans les parties communes de la prison et réintégré sa cellule.
Le comité de soutien des deux chercheurs continue à "espérer à la fois que des négociations entre gouvernements français et iranien aboutissent et qu'un geste humanitaire soit fait à l'occasion de Norouz", le nouvel an persan, le 20 mars.
Leur sort pourrait être lié à celui d'un ressortissant iranien, Jalal Rohollahnejad, détenu en France et menacé d'extradition aux Etats-Unis. La justice française a validé le 11 mars son extradition, désormais suspendue à une signature du Premier ministre français Edouard Philippe.
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