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Société - Tempête

« On aurait dit un véritable ouragan »

Les fortes rafales de vent, qui ont atteint 120 km/h dans la nuit de jeudi à vendredi, ont provoqué d’importants dégâts matériels à travers le Liban.


L’entrée du théâtre de l’hôtel al-Bustan. Photo Anne-Marie el-Hage

« On nous a demandé de nous calfeutrer à la maison à cause du coronavirus, mais la maison va s’envoler » : de nombreux Libanais partageaient hier cette plaisanterie sur les réseaux sociaux, après une nuit blanche pour beaucoup d’entre eux en raison des vents violents qui ont provoqué d’importants dégâts matériels à travers le pays. Les très fortes rafales de vent, qui ont soufflé jusqu’à 120 km/heure, ont provoqué la chute de pylônes et d’arbres, endommageant les habitations et les voitures, provoquant également des coupures d’électricité, et même d’eau, dans de nombreuses régions. Aucune victime n’est heureusement à déplorer. Le Haut-Comité des secours a appelé l’ensemble des municipalités à établir un rapport des dégâts causés par la tempête.

« On aurait dit un véritable ouragan », affirme une habitante de Beit Méry, dans le Metn, où les dégâts sont très importants. « Nous n’avons pas dormi de la nuit. D’innombrables arbres ont été déracinés, des poteaux électriques arrachés et des câbles sectionnés, ce qui a privé de courant électrique beaucoup d’habitations. » De nombreuses maisons du secteur ont vu leurs vitres cassées. Dans le quartier de l’hôtel al-Bustan notamment, trois des accès à la place al-Bustan ont été coupés par la chute de poteaux et d’arbres, dont un a littéralement barré l’entrée du théâtre, selon notre journaliste sur place Anne-Marie el-Hage. Une vieille maison s’est effondrée dans le souk de Beit Méry. À Bickfaya, des arbres déracinés ont également barré plusieurs routes. À Mayrouba, dans le Kesrouan, la statue de Saint-Antoine est tombée et à Zouk Mikaël, un mur s’est effondré dans le vieux souk.


« Le Liban s’envole »

Les vents ont également emporté des panneaux publicitaires et d’autres objets qui ont atterri sur de nombreuses voitures à Beyrouth et dans les régions, faisant d’importants dégâts. Un expert en assurances, à Beyrouth, a ainsi indiqué qu’il avait dû à lui seul faire plus de 60 constats de dégâts subis par des voitures au cours de la matinée d’hier.

De nombreux Libanais partageaient hier sur les réseaux sociaux les photos des dégâts, sous le hashtag « le Liban s’envole ».

Au Liban-Sud, les vents violents ont provoqué également des inondations et des dégâts dans des habitations qui ont vu leurs toitures arrachées. Dans le village de Adloun, trois personnes ont été blessées par la chute d’un très grand arbre, et une jeune fille qui se trouvait sur son balcon au premier étage a été emportée par les vents et blessée, rapporte notre correspondant Mountasser Abdallah. Au grand dam des agriculteurs, un grand nombre de serres des régions côtières ont été endommagées par la tempête, qui a également causé des dégâts dans les vergers et les bananeraies.

Dans un communiqué, le président de la Chambre de commerce, d’industrie et d’agriculture de Saïda, Mohammad Hassan Saleh, a indiqué que les dégâts étaient très importants pour le secteur agricole au Liban-Sud, notamment les zones côtières et la région de Zahrani, exprimant l’espoir que l’État pourrait dédommager les agriculteurs. En raison des hautes vagues, la navigation et la pêche ont en outre été interdites.

À Marjeyoun et ses environs, les vents ont endommagé les pylônes électriques et provoqué des chutes d’objets qui ont également endommagé les générateurs électriques privés, causant une rupture de l’alimentation en électricité. À Tyr, les vents ont arraché les tentes de la contestation qui étaient installées sur la place al-Alam. Des panneaux publicitaires ont aussi été arrachés.

À Bécharré, au Liban-Nord, la tempête a causé des coupures d’électricité, mais aussi au niveau du réseau de téléphonie mobile. Des inondations ont été en outre enregistrées. À Zghorta et dans les localités environnantes, les chutes d’arbres, notamment d’eucalyptus, ont rendu plusieurs routes impraticables et plusieurs poteaux électriques ont été endommagés.

Et à Halba, dans le Akkar, la tempête a arraché les panneaux solaires utilisés pour éclairer les routes.

Dans la région de Baalbeck, les dégâts sont également importants. Les vents et la pluie ont coupé des ponts, causé des inondations dans les habitations et les champs agricoles et provoqué la fermeture de plusieurs routes de la région. Le ministre de la Culture et de l’Agriculture, Abbas Mourtada, a effectué une tournée dans plusieurs villages de l’est de Baalbeck pour s’informer des dégâts.

« On nous a demandé de nous calfeutrer à la maison à cause du coronavirus, mais la maison va s’envoler » : de nombreux Libanais partageaient hier cette plaisanterie sur les réseaux sociaux, après une nuit blanche pour beaucoup d’entre eux en raison des vents violents qui ont provoqué d’importants dégâts matériels à travers le pays. Les très fortes rafales de...

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