Le chef de l'État français Emmanuel Macron a proposé à l'Union européenne d'examiner prochainement la mise en place de contrôles renforcés des frontières autour de l'espace Schengen ou même de fermeture pour des zones à risques, a annoncé la présidence française.
Au cours d'un entretien téléphonique avec la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, M. Macron a proposé de davantage contrôler les frontières à l'entrée et à la sortie de l'espace Schengen ou même d'en interdire l'accès pour certains pays à risque, très contaminés ou en passe de l'être, a précisé la présidence.
Emmanuel Macron veut "éviter des mesures non coordonnées" comme celles de pays qui ont décidé de fermer ou de contrôler leurs frontières avec plusieurs autres Etats européens, en violation des règles européennes, a souligné l'Elysée.
Plusieurs pays européens ont pris des mesures de restriction vis-à-vis de voyageurs venant d'autres pays européens, comme la Slovaquie et la République Tchèque qui ont annoncé la fermeture quasi totale de leurs frontières aux étrangers, l'Autriche et la Hongrie qui ont restreint les entrées pour l'Italie et la Slovénie qui a instauré des contrôles sanitaires aux frontières.
Ursula von der Leyen a, quant à elle, mis en garde vendredi contre les fermetures de frontières décidées par certains pays de l'UE et prôné des mesures de contrôle sanitaire "aux frontières extérieures (de l'UE) ou intérieures".
Des recommandations de l'UE en la matière doivent être présentées aux ministres de l'Intérieur des 27 réunis vendredi à Bruxelles.
Dans un entretien avec le Premier ministre italien Giuseppe Conte, Emmanuel Macron a par ailleurs "adressé un message de solidarité et de respect des mesures prises par l'Italie".
La France a aussi décidé d'effectuer des commandes communes avec l'Italie et plusieurs autres Etats de l'UE de matériel d'aide respiratoire, dans un délai de quelques semaines.
Le président français s'est enfin félicité des annonces de la présidente de la Commission vendredi sur "la flexibilisation de toutes les règles européennes en matière d'aides d'État, budgétaires, de prêts, de régulation bancaire et financière".
La proposition d'Emmanuel Macron sur les frontières a été aussitôt critiquée par la présidente du parti français d'extrême droite Rassemblement national, Marine Le Pen. "Cette proposition, au-delà d'être trop tardive, est... inepte quand tous les pays européens ont déjà rétabli leurs frontières nationales. L'idéologie mondialiste est très mauvaise conseillère", a-t-elle tweeté.