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Révolte dans les prisons italiennes: mort de trois détenus près de Rome

Du personnel médical portant des équipements de protection contre le coronavirus dans la cour de la prison de Modène, en Italie, le 9 mars 2020. AFP / Piero CRUCIATTI

Trois détenus ont été retrouvés morts mardi matin dans leur cellule de la prison de Rieti, à 70 kilomètres au Nord-Est de Rome, où a eu lieu une révolte déclenchée par l'épidémie de coronavirus.

En tout, onze prisonniers sont décédés dans les prisons italiennes, dont huit à Modène (Nord), depuis le début dimanche de ce mouvement de révolte déclenché par l'inquiétude sur l'épidémie et l'annulation des parloirs pour les familles.

"A Rieti, trois détenus ont été retrouvés sans vie ce matin (mardi), les premières constatations suggérant que les décès pourraient avoir été causés par la prise imprudente de médicaments dérobés lors du soulèvement d'hier à l'infirmerie", annonce le ministère de la Justice dans un communiqué.

Un autre prisonnier est mort à la prison de Modène "vraisemblablement des suites d'une overdose de drogue", ajoute le ministère qui précise que le détenu "avait été hospitalisé dans un état grave".

Sept autres détenus sont morts pendant ou après les affrontements survenus dimanche dans cette prison Sant'Anna de Modène après l'annonce des autorités de suspendre les visites familiales et des permissions de sortie pour combattre l'épidémie.

Ces mesures restrictives ont déclenché des soulèvements dans une vingtaine de prisons à travers le pays, de Milan à Palerme en passant par Rome et Naples.

"Il semble que les mesures de confinement préconisées pour l'ensemble des citoyens ne soient pas acceptées par les prisonniers qui sont déjà contraints par la surpopulation carcérale, parfois à cinq dans une même cellule", a expliqué sur la chaîne Rai News 24 Mauro Delma, garant italien des personnes privées de liberté.

"C'est le scénario propice à ce que les situations explosent, la sensation de se sentir dans un monde à part par rapport à tout ce qui est dehors, a-t-il ajouté.

Le patron de la Ligue (extrême droite) et ancien ministre de l'Intérieur Matteo Salvini a fustigé la faiblesse du gouvernement dans ce dossier.

"Il n'est pas possible que des images de prisons en révolte circulent dans le monde. Un Etat qui se respecte et qui veut instaurer une zone rouge fait respecter la loi dans les prisons d'une main de fer", a-t-il déclaré.

Le ministère de la Justice et les médias rapportaient encore des troubles mardi à Bologne, où les prisonniers occupent certaines sections de la prison ainsi qu'à Caltanissetta et Enna (Sicile), Pescara (centre) et Avellino (Sud), avec des groupes de détenus qui refusent de retourner dans leurs cellules.

Les forces de l'ordre sont intervenues mardi à la prison de Venise où les détenus ont aussi déclenché un mouvement de révolte, selon les médias.

Des hélicoptères survolaient en milieu d'après-midi l'établissement pénitentiaire d'où s'échappait de la fumée, selon les mêmes sources.

A Foggia (Sud), 50 prisonniers évadés ont été repris et 22 sont toujours recherchés, selon les médias.

Les autorités sanitaires italiennes ont annoncé la distribution à partir de mardi de "100.000 masques" dans les prisons et le montage de 80 tentes pour filtrer les entrées des prisonniers et détecter d'éventuels cas de coronavirus.

Les prisons italiennes souffrent de surpopulation, avec plus de 61.000 détenus pour 51.000 places.

Trois détenus ont été retrouvés morts mardi matin dans leur cellule de la prison de Rieti, à 70 kilomètres au Nord-Est de Rome, où a eu lieu une révolte déclenchée par l'épidémie de coronavirus.En tout, onze prisonniers sont décédés dans les prisons italiennes, dont huit à Modène (Nord), depuis le début dimanche de ce mouvement de révolte déclenché par l'inquiétude sur...