Dans la nuit de vendredi à samedi, les forces turques ont détruit "une installation d'armes chimiques située à 13 km au sud d'Alep, ainsi qu'un grand nombre d'autres cibles du régime", a déclaré à des journalistes un haut responsable turc sous couvert d'anonymat, sans fournir d'autre détail.
Cependant, l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), une ONG, a affirmé à l'AFP qu'Ankara avait en fait frappé l'aéroport militaire de Kweires, situé à l'est d'Alep, où, selon lui, aucune arme chimique n'est entreposée.
Le régime de Damas a plusieurs fois été accusé d'avoir utilisé des armes chimiques depuis le début du conflit en Syrie, en 2011. Il dément, affirmant s'être débarrassé de son arsenal chimique, ce dont doutent nombre d'observateurs.
Les nouvelles frappes turques interviennent après la mort d'au moins 34 militaires turcs dans des bombardements attribués par Ankara au régime de Bachar el-Assad dans la région d'Idleb (nord-ouest de la Syrie) depuis jeudi.
En représailles, Ankara affirme avoir bombardé de nombreuses cibles du régime.
Cette escalade entre Ankara et Damas a aussi tendu les rapports entre la Turquie et la Russie, l'un des principaux soutiens du régime syrien.
Vendredi, le président Recep Tayyip Erdogan et son homologue russe Vladimir Poutine ont eu un entretien téléphonique lors duquel ils ont exprimé leur "inquiétude".
Les deux dirigeants pourraient se rencontrer à Moscou la semaine prochaine, selon le Kremlin.
Ces dernières semaines, le président Erdogan a plusieurs fois sommé les forces syriennes de se retirer de certaines zones à Idleb d'ici la fin février, menaçant sinon de l'y contraindre par la force. En théorie, ce délai arrive à expiration samedi à minuit.
Le régime syrien, appuyé par Moscou, mène depuis décembre une offensive pour reprendre la province d'Idleb, ultime bastion rebelle et jihadiste.
Les combats et bombardements ont provoqué une catastrophe humanitaire, faisant près d'un million de déplacés.
Le conflit en Syrie a fait plus de 380.000 morts depuis 2011.
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