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Économie - Réformes

Électricité : Boustani et Abi Khalil défendent leurs bilans respectifs

Les anciens ministres de l’Énergie, Nada Boustani et César Abi Khalil. Photo ANI

Les anciens ministres de l’Énergie affiliés au Courant patriotique libre (CPL), César Abi Khalil et Nada Boustani, ont tenu hier une conférence de presse conjointe pour défendre leurs bilans respectifs sur le dossier de l’électricité, dont la mauvaise gestion est endémique au Liban. Électricité du Liban, l’établissement public qui détient le monopole de la production de l’électricité, ne parvient toujours pas à fournir du courant 24 heures sur 24 à tout le pays, malgré les réformes annoncées par les différents gouvernements qui se sont succédé. De plus, EDL étant une entreprise déficitaire qui revend l’électricité à perte aux usagers (les prix étant figés depuis 1994), elle bénéficie chaque année de transferts du Trésor pour équilibrer ses comptes et pouvoir assurer l’importation du carburant nécessaire à ses centrales. Ces transferts constituent le troisième poste de dépenses publiques.

Nada Boustani, qui a été ministre du 31 janvier au 29 octobre 2019, a souhaité apporter des éclaircissements sur son action et répondre à des « contre-vérités qui se sont propagées dans les médias ». Elle a rappelé que son plan portant sur la réforme du secteur (qui est une version actualisée du plan de 2010, porté à ce moment-là par l’ancien ministre de l’Énergie et chef du CPL Gebran Bassil) a été conçu avec l’aide de la Banque mondiale et qu’il avait été adopté en Conseil des ministres en mars 2019 « sans aucune réserve ».

Le plan Boustani, qui a été repris par le gouvernement de Hassane Diab dans sa déclaration ministérielle, prévoit une hausse des tarifs de l’électricité, parallèlement à une hausse de la production à travers le déploiement de centrales temporaires puis durables et des travaux d’extension et de modernisation du réseau de distribution.

L’ancienne ministre a démenti que son plan prévoyait spécifiquement un recours à de nouvelles barges, une option critiquée par de nombreux experts et responsables politiques, mais a rappelé qu’il propose une solution en deux temps : « des centrales temporaires » (donc pas nécessairement des barges) qui seraient progressivement remplacées par des « centrales permanentes ». Depuis 2013, le gouvernement loue déjà à l’opérateur turc Karadeniz deux barges pour combler partiellement le déficit de production d’EDL : le Fatmagül Sultan à Zouk et l’Orhan Bey à Jiyé, pour un total de 370 MW.

Elle a aussi défendu la décision de l’installation des centrales à Zahrani (Liban-Sud), à Selaata (Liban-Nord) et à Deir Ammar, dont l’emplacement a été conseillé par un fonds koweïtien pour le développement, en partenariat avec une entreprise de conseil britannique Mott MacDonald, ainsi qu’Électricité de France (EDF). L’ancienne ministre a également rappelé que l’entreprise libanaise est propriétaire de plusieurs terrains à Selaata depuis 1978. De plus, une commission ministérielle s’est réunie plusieurs fois avec le cabinet international Poten & Partners dans le but de préparer l’appel d’offres pour la construction des centrales de Selaata et Zahrani.

Revenant sur une autre polémique, Mme Boustani a indiqué que c’est le Conseil des ministres qui a décidé de construire trois unités flottantes de stockage et de transformation du gaz liquéfié (FSRU) de petite taille à proximité de trois centrales dont la construction est prévue (Deir Ammar 2, Selaata et Zahrani 2) et devant fonctionner au gaz, alors que Gebran Bassil avait proposé la construction d’un seul FSRU de grande taille en 2012.

En outre, Nada Boustani affirme avoir pu réduire les pertes techniques, qui représentent 16 % de la production, grâce à l’installation de câbles de transmission de haute tension, notamment à Mansouriyé. Ainsi que les pertes non techniques (vols et branchements illégaux), qui représentaient jusque-là 21 % de la production, en installant des compteurs intelligents et en lançant des campagnes de baisse des coûts de raccordement à EDL pour encourager les nouveaux abonnements.

L’ancienne ministre a récusé les accusations selon lesquelles elle s’était opposée « à la mise en place d’une autorité de régulation au prétexte qu’elle empiéterait sur les prérogatives du ministère », rappelant en outre que c’est elle qui a obtenu la nomination d’une autorité de régulation du secteur pétrolier (autorité de l’énergie, LPA). La création d’une autorité de régulation pour le secteur de l’électricité, qui est censée octroyer des licences de production d’énergie au secteur privé, est notamment réclamée par les bailleurs de fonds du Liban.

César Abi Khalil, ministre de décembre 2016 à janvier 2019, a de son côté rappelé que le ministère de l’Énergie n’est entre les mains de ministres issus du CPL que depuis 2010, alors que la crise de l’électricité dure depuis « des décennies », et coûte à l’État plus « de 3 000 milliards de livres » (soit 2 milliards de dollars au taux officiel) par an. Le déficit accumulé d’EDL a atteint « 202 milliards de dollars », selon M. Abi Khalil.

Les anciens ministres de l’Énergie affiliés au Courant patriotique libre (CPL), César Abi Khalil et Nada Boustani, ont tenu hier une conférence de presse conjointe pour défendre leurs bilans respectifs sur le dossier de l’électricité, dont la mauvaise gestion est endémique au Liban. Électricité du Liban, l’établissement public qui détient le monopole de la production de...

commentaires (1)

... Le ministère de l’Énergie n’est entre les mains de ministres issus du CPL que depuis 2010... On est en 2020.

Desperados

16 h 33, le 29 février 2020

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Commentaires (1)

  • ... Le ministère de l’Énergie n’est entre les mains de ministres issus du CPL que depuis 2010... On est en 2020.

    Desperados

    16 h 33, le 29 février 2020

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