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Algérie: un an ferme requis contre une figure de la contestation



Photo prise lors d'une manifestation à Alger, le 22 février 2020. AFP / RYAD KRAMDI

Le Parquet a requis un an de prison ferme contre Fodil Boumala, opposant et figure de la contestation qui agite l'Algérie depuis un an, jugé notamment pour "atteinte à l'intégrité du territoire", a annoncé lundi une association.

Ex-journaliste de la télévision nationale et co-fondateur en 2011 d'un mouvement citoyen d'opposition, M. Boumala a comparu dimanche durant 16 heures devant un tribunal d'une banlieue d'Alger, qui a renvoyé son verdict au 1er mars, selon le Comité national pour la libération des détenus (CNLD).

En détention provisoire depuis son arrestation mi-septembre, M. Boumala était jugé, selon le CNLD, pour "atteinte à l'intégrité du territoire", crime passible de dix ans de prison, et "diffusion de publications pouvant porter atteinte à l'intérêt national", délit passible d'un an d'emprisonnement.

Les nombreux avocats du collectif de défense ont terminé leurs plaidoiries lundi vers 02H00 (01H00 GMT).

Avant son arrestation, M. Boumala était de toutes les manifestations du "Hirak", le "mouvement" populaire de contestation né le 22 février 2019 en Algérie pour s'opposer à la candidature annoncée à un 5e mandat de M. Bouteflika, finalement contraint à la démission le 2 avril suivant.

Les arrestations se sont multipliées dans les rangs de la contestation à partir de juin 2019 et l'échec du pouvoir - ouvertement exercé par la haute hiérarchie militaire après la démission de M. Bouteflika - à organiser une présidentielle en juillet pour lui trouver un successeur.

Autre figure majeure de la contestation détenue depuis septembre, Karim Tabbou, patron de la petite Union démocratique et sociale (UDS, parti non enregistré), sera lui jugé le 4 mars, a indiqué à l'AFP Me Nourredine Benissad, membre du collectif de défense.

Il est inculpé d'"atteinte à l'intégrité du territoire" et aux termes de l'article 74 du code pénal réprimant les "actions violentes" pour "entraver la circulation de matériel militaire", selon Me Benissad.

Le 15 mars, un tribunal algérois jugera pour "contrebande de marchandise", délit passible de cinq ans de prison, un journaliste, Sofiane Merakchi, a indiqué Khaled Drareni, journaliste et correspondant en Algérie de Reporters sans frontières (RSF).

Il lui est reproché l'importation de matériel audiovisuel, mais selon M. Drareni, le "vrai grief non avoué" contre M. Merakchi est qu'il a fourni des images des manifestations à des médias étrangers.

Vendredi, la 53e manifestation hebdomadaire consécutive du "Hirak" a drainé une foule immense à Alger et de nombreuses villes du pays, montrant que la contestation est toujours vivace, malgré les engagements du président Abdelmadjid Tebboune.

Elu en décembre lors d'une présidentielle rejetée par la contestation et boudée par les électeurs, il a depuis promis un "changement radical" dans le mode de pouvoir en Algérie.

Fondé pour soutenir les personnes arrêtées dans le cadre de la contestation, le CNLD a recensé début février "142 manifestants en détention provisoire" et 1.300 autres poursuivis pour avoir tenté de perturber la campagne présidentielle.

Dimanche, 20 manifestants, dont deux militants du Rassemblement Action Jeunesse (RAJ), association citoyenne en pointe dans le "Hirak", ont été condamnés à Alger à des peines de 3 mois à un an ferme, pour "attroupement non armé", "atteinte à l'intégrité du territoire" et, pour le plus lourdement condamné, avoir refusé de présenter ses papiers à un policier en civil.

Lundi, 21 manifestants ont écopé à Alger d'une amende d'environ 380 euros - somme importante dans un pays où le salaire moyen est d'environ 300 euros - pour "attroupement non armé" et "troubles de l'ordre public".

Le Parquet a requis un an de prison ferme contre Fodil Boumala, opposant et figure de la contestation qui agite l'Algérie depuis un an, jugé notamment pour "atteinte à l'intégrité du territoire", a annoncé lundi une association. Ex-journaliste de la télévision nationale et co-fondateur en 2011 d'un mouvement citoyen d'opposition, M. Boumala a comparu dimanche durant 16 heures devant...