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La Géorgie et ses alliés occidentaux accusent la Russie de cyber-attaques

Mikheïl Saakachvili, le 13 novembre 2008 au Palais de l'Elysée, à Paris. GERARD CERLES/AFP

La Géorgie et ses alliés occidentaux, les Etats-Unis et le Royaume-Uni, ont accusé jeudi le renseignement militaire russe (GRU) d'avoir mené une cyberattaque d'envergure fin 2019 contre ce pays du Caucase aux relations tendues avec Moscou.

En octobre 2019, environ 15.000 sites internet géorgiens dont ceux de la présidence, de tribunaux et de médias, avaient été touchés par cette attaque. Les sites visés affichaient une photo de l'ex-président Mikheïl Saakachvili, accompagnée de l'inscription en anglais "I'll be back" (Je reviendrai).

Dans un communiqué, le ministère géorgien des Affaires étrangères a indiqué qu'une enquête menée par Tbilissi, avec l'aide d'informations fournies par ses partenaires, "a conclu que les cyberattaques ont été planifiées et menées par la Division principale de l'Etat-major des forces armées russes".

"La Géorgie condamne cette cyberattaque qui va à l'encontre des normes et des principes internationaux", ajoute Tbilissi alors que Londres et Washington ont aussi accusé, dans des communiqué distincts, Moscou d'être derrière l'attaque informatique.

"La campagne de cyberattaques dangereuse et sans vergogne du GRU contre la Géorgie, une nation souveraine et indépendante, est totalement inacceptable", a déclaré le ministre britannique des Affaires étrangères Dominic Raab dans un communiqué. "Le gouvernement russe a le choix : poursuivre cette attitude agressive envers d'autres pays ou devenir un partenaire responsable qui respecte le droit international".

Le département d'État américain a lui évoqué des "cyberattaques généralisées" contre plusieurs milliers de sites web en Géorgie, estimant que ces opérations ont visé "à semer la division, à créer l'insécurité et à saper les institutions démocratiques". Washington a appelé la Russie à "cesser ce comportement en Géorgie et ailleurs".

Le National Cyber Security Centre (NCSC), une organisation britannique sur la cybersécurité, a jugé "avec le plus haut niveau de probabilité que le GRU a(vait) mené des cyberattaques perturbatrices de grande ampleur le 28 octobre 2019", a précisé le Foreign Office.

Ces attaques avaient ciblé des sites internet du gouvernement géorgien, de tribunaux, d'ONG, de médias et d'entreprises et perturbé les programmes de chaînes de télévision.

Mikheïl Saakachvili vit en exil en Ukraine depuis la fin de son second mandat au poste de président en 2013. Il est recherché en Géorgie pour abus de pouvoir, des accusations qu'il rejette.

Plusieurs hauts responsables de son administration présidentielle ont été emprisonnés depuis que son parti a perdu les élections législatives en 2012, remplacé par le parti du "Rêve géorgien" du milliardaire Bidzina Ivanichvili.

Assistance
Dans leur communiqué, les États-Unis disent s'engager à "soutenir la Géorgie et ses habitants en améliorant leur cybersécurité et en luttant contre les auteurs d'actes malveillants sur internet".

Ils prévoient notamment d'apporter une "assistance technique pour aider à renforcer les institutions publiques de la Géorgie et améliorer sa capacité à se protéger contre ce type d'activités".

Les relations entre la Russie et la Géorgie, qui ambitionne d'intégrer un jour l'OTAN, étaient devenues extrêmement mauvaises après l'arrivée au pouvoir du pro-occidental Saakachvili en 2004, à la faveur d'un mouvement populaire.

En août 2008, les deux pays s'étaient affrontés dans une courte guerre à l'issue de laquelle la Russie avait reconnu l'indépendance de deux régions séparatistes géorgiennes, où elle maintient depuis des troupes.

La condamnation de la Russie intervient dans un contexte de relations particulièrement tendues entre Londres et Moscou depuis la tentative d'empoisonnement au Novitchok - un puissant agent innervant de conception soviétique - en avril 2018 de l'ex-espion russe Sergueï Skripal et de sa fille Ioulia.

Un mandat d'arrêt a été émis à l'encontre de deux Russes soupçonnés d'avoir perpétré l'attaque et présentés comme relevant du GRU.

En octobre 2018, Londres avait accusé la Russie d'avoir été à l'origine des principales cyberattaques mondiales de ces dernières années, contre le Parti démocrate américain, l'agence sportive antidopage ou encore l'aéroport d'Odessa, en Ukraine.

Et en mai 2019, Jeremy Hunt, alors chef de la diplomatie britannique, avait appelé les membres de l'OTAN à en faire davantage contre les tentatives de cyberattaques de la Russie, pendant une conférence sur la cyberdéfense à Londres devant des ambassadeurs de l'OTAN et le secrétaire général de l'OTAN, Jens Stoltenberg.

La Géorgie et ses alliés occidentaux, les Etats-Unis et le Royaume-Uni, ont accusé jeudi le renseignement militaire russe (GRU) d'avoir mené une cyberattaque d'envergure fin 2019 contre ce pays du Caucase aux relations tendues avec Moscou. En octobre 2019, environ 15.000 sites internet géorgiens dont ceux de la présidence, de tribunaux et de médias, avaient été touchés par cette...