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Iran : l'Etat réagit sur des tortures qu'aurait subies une détenue

Le vice-président iranien, Eshaq Jahangiri, lors d'une conférence de presse à Najaf, au sud de Bagdad, en Irak, en février 2015. Photo d'archives REUTERS/Alaa Al-Marjani

Le gouvernement de Téhéran devrait discuter dimanche d'une lettre qu'aurait adressée une femme appartenant à un groupe d'écologistes iraniens condamnés pour des crimes liés à la sûreté de l'Etat et dans laquelle celle-ci dit avoir été torturée en prison.

"Je n'ai pas vu cette lettre et je ne suis pas au courant de son contenu mais dimanche lors de la réunion du cabinet, j'aborderai le sujet", a déclaré mercredi le premier vice-président iranien Eshaq Jahanguiri, dans des propos cités par l'agence semi-officielle Isna et d'autres médias locaux. "Si cela est nécessaire, nous désignerons des gens au sein du gouvernement pour discuter [de ce sujet] avec le chef du pouvoir judiciaire", a ajouté M. Jahanguiri.

Selon Isna et le site d'information Khabaronline, M. Jahanguiri a tenu ces propos en réponse "à une question au sujet d'une lettre publiée par l'une des personnes accusées dans le dossier des militants écologistes et prétendant avoir subi des maltraitances allant à l'encontre des normes humaines". M. Jahanguiri réagissait ainsi à des révélations de presse reprises à l'étranger sur une lettre que cette militante, Niloufar Bayani, aurait adressée au guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, pour se plaindre d'avoir été torturée et menacée de viol à de multiples reprises par ses geôliers afin de lui extorquer des aveux.

Ces mêmes médias font état d'une autre lettre adressée par Mme Bayani au chef de sa section à la prison d'Evine, dans le nord de Téhéran, lui demandant d'intervenir pour que cessent les injures à caractère sexuel incessantes, les menaces et les pressions dont elle dit être victime.

Mme Bayani fait partie d'un groupe de huit personnes liées à une association de protection de la faune iranienne arrêtés début 2018 et dont les peines de quatre à dix ans de prison prononcées en novembre ont été confirmées mardi par l'Autorité judiciaire après la procédure d'appel.

Mme Bayani, qui a été condamnée à dix ans d'emprisonnement, a travaillé de 2012 à 2017 pour le Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE), qui l'a décrite en novembre comme "une collègue très appréciée".

Sur Twitter, Mostafa Tajzadeh, figure du mouvement réformateur, interpelle le président iranien Hassan Rohani, ainsi que les chefs des deux autres branches du pouvoir, en jugeant "honteux et inadmissibles" les "faits ignobles qui ont été révélés sur ce qu'a subi [Mme Bayani] du fait de ses interrogateurs"

Il les exhorte à "réagir immédiatement [...] afin que soit connue la vérité et punis les coupables" sous peine d'être tenus pour "responsables" de cette "catastrophe".

Le gouvernement de Téhéran devrait discuter dimanche d'une lettre qu'aurait adressée une femme appartenant à un groupe d'écologistes iraniens condamnés pour des crimes liés à la sûreté de l'Etat et dans laquelle celle-ci dit avoir été torturée en prison.
"Je n'ai pas vu cette lettre et je ne suis pas au courant de son contenu mais dimanche lors de la réunion du cabinet, j'aborderai...