Lors de sa conférence de presse, Nagib Mikati, entouré de Nicolas Nahas et de Ali Darwiche. Photo ANI
L’ancien Premier ministre Nagib Mikati a présenté hier au Parlement une proposition de nouvelle loi électorale et la réduction de la durée de la législature actuelle, proposant la tenue d’élections législatives anticipées en juin 2020 car, selon lui, « le fossé est devenu énorme » entre le peuple et les autorités. La présentation de cette proposition de loi basée sur un mode de scrutin proportionnel intervient alors que les manifestants sont mobilisés depuis plus de quatre mois contre la classe dirigeante, réclamant notamment l’organisation de législatives anticipées.
« Quelles que soient les décisions prises par les autorités, le peuple n’aura plus confiance en elles », a déclaré M. Mikati lors d’une conférence de presse au siège du Parlement. Commentant les événements de la veille, lorsque des contestataires sont descendus dans la rue afin de tenter d’empêcher le vote de confiance au gouvernement, et les nombreuses échauffourées avec les forces de l’ordre qui ont fait plusieurs centaines de blessés, l’ancien Premier ministre a estimé que le fossé entre les autorités et le peuple « est devenu énorme » et n’est pas spécialement « lié au gouvernement » actuel, mais « à la source du pouvoir et aux autorités en elles-mêmes ».
Revenant sur la proposition de loi qu’il a préparée avec son bloc parlementaire, M. Mikati a précisé qu’elle est basée sur le découpage du pays en cinq circonscriptions. Selon le texte, chaque électeur voterait au sein de son caza, avec deux voix préférentielles. Une réduction du mandat de la Chambre actuelle est également prévue.
« Nous attendons l’ouverture d’une nouvelle session ordinaire du Parlement pour proposer un amendement de la Constitution, pour que l’âge légal du vote passe de 21 à 18 ans », a encore indiqué l’ancien président du Conseil, rappelant qu’aux dernières législatives, la moitié des électeurs s’étaient abstenus.
Le groupe parlementaire de M. Mikati est composé de 4 députés : lui-même, Ali Darwiche, Jean Obeid et Nicolas Nahas.
La loi électorale actuelle se base sur un mode de scrutin proportionnel, avec un découpage du Liban en quinze circonscriptions et un vote préférentiel s’effectuant sur la base du caza.