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Culture - Édition

Quand Rosalie Abirached promet de beaux lendemains livresques

La Franco-Libanaise a ouvert pour la première fois les portes de sa librairie dans le centre-ville de Bagnolet, qui jouxte la capitale parisienne. Rencontre avec une amoureuse des livres, qui partage ses rêves et ses projets avec entrain.

Un nouvel espace, qui compte plus de 10 000 volumes. Photo DR

Rosalie Abirached naît en 1975 et grandit à Paris ; elle suit des études de philosophie avant d’opter pour une école de librairie. « Je suis libraire depuis 20 ans, j’ai essentiellement travaillé à Vincennes, dans une grande librairie indépendante, Millepages, où je me suis occupée de littérature pour la jeunesse et de sciences humaines. Puis j’ai eu envie de retrouver un lieu plus petit et de m’occuper de plusieurs domaines à la fois. »

Le choix de la commune de Bagnolet n’est pas anodin, la cousine de la graphiste Zeina Abirached souhaitait aussi changer de public. « Vincennes est une banlieue assez bourgeoise, alors qu’à Bagnolet, il y a encore beaucoup d’attentes. Les élus nous ont soutenus dans notre initiative, pour l’intégrer dans le projet de revitalisation du centre-ville. Bagnolet est une ville populaire et on n’y trouve aucune librairie. Le nom de notre librairie, “De Beaux Lendemains”, est une référence au roman de Russel Banks, et nous sommes situés à deux pas de la place de la mairie, dans la nouvelle rue commerçante de Bagnolet. »

C’est avec deux amies librairie, Agathe Guillaume et Marianne Guichard, que la jeune passionnée de lecture a mis en place ce nouvel espace, qui compte plus de 10 000 volumes. « Il s’agit d’une librairie générale, avec des sections conséquentes en littérature étrangère, en bande dessinée et en sciences humaines, qui pour moi sont des clés de lecture essentielles pour comprendre l’actualité politique et sociale. »

Des livres pour créer un lien social

Rosalie Abirached et ses collègues sont impatientes de découvrir leur clientèle bagnoletaise. « Nous sommes conscientes du fait que le livre reste réservé à une certaine élite, et nous ne voulons pas être simplement une librairie pour bobos. Nous souhaitons organiser des partenariats avec la grande médiathèque qui est en face de nous, mais aussi avec différents acteurs urbains. Nous ne voulons pas rester fermées sur la librairie, mais nous ouvrir sur la ville », explique la jeune libraire dont les idées font foison. « Nous avons un projet avec le lycée de Bagnolet où nous allons travailler sur le roman policier avec un auteur. Une romancière de Bagnolet sera également en résidence avec nous, on va lancer un prix de lecteurs... On va également favoriser l’accès à la culture en proposant des ateliers pour enfants : nous avons déjà programmé une dizaine d’événements, comme une activité sur Niki de Saint Phalle, un concert... »

De Beaux Lendemains offrira également un espace de conférences et de réflexion pour ses lecteurs. « Nous avons déjà prévu plusieurs rencontres avec des spécialistes sur différents sujets comme l’écoféminisme ou l’anarchisme. J’aimerais également prévoir une soirée sur la révolution libanaise, peut-être à l’occasion de la sortie du prochain roman de Camille Ammoun, prévue en mai, qui traitera de l’octobre 2019 libanais. C’est un événement dont on a malheureusement très peu parlé dans les médias en France. Bien entendu ma cousine Zeina sera conviée ! »

Rosalie Abirached évoque le métier de libraire avec beaucoup de justesse, et elle en met en valeur les multiples facettes. « Nous sommes là pour faire des sélections et orienter nos lecteurs, il y a tellement de livres qui sortent que cette fonction est essentielle. Mais je revendique l’aspect commerçant de mon métier, je ne suis pas vraiment une intellectuelle, mais quelqu’un qui aime les livres, qui aime imaginer tout ce qu’ils charrient dans leurs pages et toutes les rencontres croisées qu’ils permettent. J’apprécie de pouvoir échanger à leur sujet et d’écouter mes clients, c’est une ressource inépuisable qui est tellement liée au monde qui nous entoure ! »

Rosalie Abirached regrette de ne pas suffisamment connaître le pays d’origine de son père, qui a très peu évoqué le Liban avec ses enfants. « Mon père est arrivé en France en 1946, et je ne suis allée au Liban qu’une seule fois, lorsque j’avais 17 ans. J’ai très envie d’y retourner, mais c’est compliqué, car je n’ai pas vraiment d’ancrage là-bas et ça m’intimide beaucoup. J’ai l’impression que ce sera un voyage très important et je diffère sans cesse l’échéance, pourtant je sais que qu’il sera fondateur pour moi. »

Rosalie Abirached naît en 1975 et grandit à Paris ; elle suit des études de philosophie avant d’opter pour une école de librairie. « Je suis libraire depuis 20 ans, j’ai essentiellement travaillé à Vincennes, dans une grande librairie indépendante, Millepages, où je me suis occupée de littérature pour la jeunesse et de sciences humaines. Puis j’ai eu envie de retrouver un...

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