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À La Une - Grande-Bretagne

Après l'attaque au couteau à Londres, le gouvernement veut durcir la loi

Sudesh Amman, 20 ans, qui portait un gilet explosif factice, a poignardé et blessé deux personnes. Une attaque "de nature islamiste", selon la police.

Des policiers effectuent une perquisition dans le sud de Londres le 3 février 2020, après qu'un homme ait poignardé deux personnes. AFP / DANIEL LEAL-OLIVAS

Le gouvernement britannique veut durcir la loi pour empêcher les libérations anticipées automatiques des condamnés pour "terrorisme", au lendemain d'une attaque au couteau, revendiquée par le groupe jihadiste Etat islamique, commise par un homme qui venait d'en bénéficier.

"Nous allons introduire une législation d'urgence pour mettre fin à la libération anticipée automatique, sans contrôle ni vérification, de personnes condamnées pour terrorisme ayant effectué la moitié de leur peine", a annoncé le ministre de la Justice Robert Buckland lundi après-midi devant les députés.

Leurs demandes de libération anticipées ne pourront être examinées qu'à partir du moment où ils auront effectué deux tiers de leur peine et aucun ne sera libéré avant la fin de sa peine sans accord du comité de probation, a précisé le ministre.

Dimanche, Sudesh Amman, 20 ans, qui portait un gilet explosif factice, a poignardé et blessé un homme d'une quarantaine d'année et une femme d'une cinquantaine d'années en début d'après-midi dans une rue commerçante du quartier londonien de Streatham, avant d'être abattu par la police. Une troisième personne, une femme d'une vingtaine d'années, a été légèrement blessée par un éclat de verre provoqué par un tir des forces de l'ordre.




L'assaillant, condamné pour possession et distribution de documents jihadistes, avait été libéré de prison moins de deux semaines plus tôt.

L'attaque, la deuxième de ce type en deux mois à Londres, a été revendiquée par le groupe jihadiste Etat islamique.

Elle a conduit le Premier ministre Boris Johnson à promettre "des changements fondamentaux" dans le traitement des auteurs d'attentats.

"Nous devons utiliser tous les outils possible pour nous assurer que cette menace est neutralisée", a déclaré son ministre de la Justice à la Chambre des Communes.

Le gouvernement avait déjà annoncé un durcissement législatif à la suite de l'attaque qui avait fait deux morts fin novembre à London Bridge, en plein centre de Londres, perpétrée par un jihadiste automatiquement remis en liberté conditionnelle, comme l'assaillant de dimanche.

Le projet de loi, qui prévoit notamment d'alourdir les peines pour les auteurs d'attentats, avec un minimum de 14 ans de prison pour les infractions graves, et d'interdire leur libération anticipée, doit être déposé prochainement au Parlement, où les conservateurs disposent d'une très large majorité.

Le texte se concentre aussi sur la prévention de la récidive, promettant de doubler le nombre d'agents de probation.

"Nous ne voulons pas revenir à un système nécessitant beaucoup de surveillance très, très laborieuse (...) quand une version carcérale peut se révéler meilleure", a dit Boris Johnson lors d'une conférence de presse.

"L'anomalie que nous devons résoudre est le processus par lequel certaines personnes continuent d'être remises en liberté conditionnelle automatiquement sans aucun examen", a-t-il ajouté, estimant aussi "très difficile" de réhabiliter des islamistes.



(Pour mémoire : Attentat de Londres : Boris Johnson veut revoir les libérations anticipées)



70 condamnés en liberté
L'assaillant, qui venait de voler le couteau dans un magasin, avait été libéré de prison en janvier après avoir purgé la moitié de sa peine de trois ans et quatre mois de prison pour possession et diffusion de contenu jihadiste, selon le ministre de la Justice.

Selon le quotidien The Times, il avait envoyé de la propagande de recrutement pour le groupe Etat islamique à des proches sur WhatsApp et consigné dans un carnet sa volonté de mourir en "martyr" et de tuer des non-musulmans.

Après l'attaque, la police avait indiqué que des agents de son unité antiterroriste se trouvaient sur place "dans le cadre d'une opération préventive", suggérant que l'assaillant était surveillé.

"Si quelqu'un doit être surveillé par la police dès sa remise en liberté, cela signifie qu'il y a une raison suffisante de le maintenir en prison", a réagi la députée travailliste de Streatham, Bell Ribeiro-Addy, sur Sky News.

Le maire de Londres, Sadiq Khan, s'est dit "fâché (...) du manque de progrès dans la réalisation des changements qui nous ont été promis en novembre" par le gouvernement. Selon lui, "environ" 70 personnes condamnées pour "infraction terroriste" sont actuellement en liberté à Londres. "Une des questions que j'ai pour le gouvernement est de savoir ce que nous faisons avec ces quelque 70 personnes", a-t-il ajouté sur ITV.

La police a mené deux perquisitions dans le sud de Londres et dans la zone de Bishop's Stortford, petite ville au nord de la capitale, mais n'a procédé à aucune arrestation.

Selon la mère de Suddesh Amman, interrogée par Sky News, son fils, "poli et charmant", s'est radicalisé sur internet et en prison.



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