Les FL dénoncent la corruption au sein des ministères de l'Energie et des Télécoms

Les députés Forces libanaises ont dénoncé jeudi la corruption et la dilapidation des fonds publics dans les ministères de l’Énergie et des Télécoms, dirigés ces dernières années par des responsables affiliés au Courant patriotique libre de Gebran Bassil et au Courant du Futur de Saad Hariri.

"Toutes les forces politiques parlent de corruption, mais nous n'arrivons pas à déterminer les responsabilités comme si la corruption, qui est devenu un mot à la mode, venait de la planète Mars", a déclaré le député FL Antoine Habchi lors d'une conférence de presse du bloc de la "République forte" sur la dilapidation des fonds dans les ministères de l'Energie et des Télécoms.

"La corruption se construit de deux façons, soit par le vol qualifié, soit par l'absence de gestion des deniers publics (...) Nous avons envoyé plusieurs lettres pour obtenir des informations. Le Conseil pour le développement et la reconstruction (CDR) et Electricité du Liban (EDL) nous ont répondu, mais pas le ministère des Télécoms, ni Électricité de Kadicha, ni les installations pétrolières. Lorsque nous n'obtenons pas de réponses, nous sommes à un pas de pouvoir dire qu'il y a de la corruption", a affirmé M. Habchi.

"Les documents montrent qu'il y a une dilapidation des fonds et une absence de gestion des deniers publics au sein du ministère de l'Energie dont les différents ministres qui l'ont dirigé depuis 2008 portent la responsabilité", a déclaré le député, qui a dénoncé "les recrutements politiques" au sein de ces ministères.

Depuis cette date, le ministère a été dirigé par Gebran Bassil (2009-2013), César Abi Khalil (2016-2019) et Nada Boustani (2019-2020), affiliés au CPL, ainsi que par Alain Tabourian (2008-2009) et Arthur Nazarian (2014-2016), affilliés au parti arménien Tachnag.

"Si un recrutement avait été opéré à la demande de Sethrida (Geagea), est-ce que vous auriez dit qu'il s'agissait d'un recrutement non politique ? Vous auriez même dit qu'il ne fallait pas y toucher", a répondu M. Abi Khalil sur Twitter, avant d'ironiser M. Habchi "qui a toutes les solutions".

Par ailleurs, le député a indiqué que la compagnie publique de téléphone Ogero paie l'assurance-maladie de son directeur général à hauteur de 6527 dollars par an.

La corruption endémique du Liban est l'un des principaux catalyseurs du mouvement inédit de contestation contre la classe dirigeante qui secoue le pays depuis plus de trois mois.