Les rebelles yéménites houthis ont annoncé lundi avoir transféré 64 enfants soldats yéménites qu'ils disent avoir capturés lors d'opérations militaires à un service de réhabilitation et de réinsertion sociale dans la capitale Sanaa.
"Ces enfants ont été capturés sur les fronts de guerre" où ils combattaient avec des forces progouvernementales, a affirmé à l'AFP Abdel Kader al-Murtada, chef du comité des prisonniers de guerre des houthis.
Soutenus par l'Iran, les rebelles se sont emparés de la capitale et de vastes pans du territoire en 2014, provoquant l'intervention en mars 2015 d'une coalition internationale dirigée par l'Arabie saoudite en soutien aux forces loyales au gouvernement yéménite.
M. Murtada a accusé le gouvernement et les "pays de l'agression", en référence à la coalition, d'avoir recruté ces enfants et de les avoir envoyés sur le front. Ces enfants, tous mineurs selon une source onusienne, ont été confiés à un service des affaires sociales sous contrôle des houthis qui va s'atteler à "leur réinsertion dans la société", a ajouté M. Murtada.
La représentante au Yémen de l'Unicef, l'agence des Nations unies pour l'enfance, Sara Beysolow Nyanti, a salué cette mesure. "Je me félicite de la libération aujourd'hui à Sanaa par Ansarullah (nom du mouvement rebelle, NDLR) de 64 enfants qui auraient été capturés lors d'opérations militaires", a-t-elle déclaré sur Twitter. "J'espère que cette mesure conduira à la signature par Ansarullah du plan d'action visant à mettre fin au recrutement d'enfants", a poursuivi Mme Nyanti.
L'ONU et de nombreuses ONG ont dénoncé à maintes reprises le recrutement par les rebelles comme par le gouvernement d'enfants et leur participation aux opérations militaires depuis le début du conflit.
En février 2017, le Haut commissariat de l'ONU aux droits de l'Homme avait indiqué avoir recensé près de 1.500 enfants soldats au Yémen. Selon plusieurs ONG, la guerre a fait des dizaines de milliers de morts, essentiellement des civils. La crise humanitaire au Yémen, la pire au monde d'après l'ONU, touche particulièrement les enfants, l'Unicef ayant qualifié en novembre 2018 le pays d'"enfer sur terre" pour les enfants, 80% des mineurs ayant besoin d'aide.
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