Le procureur général libanais, le juge Ghassan Oueidate, a ordonné dimanche matin la libération de toutes les personnes détenues depuis les affrontements de la veille dans le centre-ville de Beyrouth entre manifestants et forces de l'ordre, à l'exception de ceux qui sont visés par des mandats d'arrêt dans le cadre d'autres délits, rapporte l'Agence nationale d'Information (Ani, officielle).
Selon un décompte effectué par un groupe d'avocats ayant effectué une tournée des différentes casernes où les détenus sont maintenus en garde à vue, 34 parmi les personnes arrêtées samedi soir se trouvent jusqu'à présent dans la caserne Hélou, et quatre autres dans les casernes de Mina el-Hosn et de Ramlet el-Baïda. Le bâtonnier de Beyrouth, Melhem Khalaf, a participé aux visites aux différents détenus.
Par ailleurs, les Forces de sécurité intérieure ont commenté une vidéo largement partagée la veille sur les réseaux sociaux montrant des personnes arrêtées se faire battre à leur arrivée à la caserne Hélou. "Le directeur général des FSI, le général Imad Osman a immédiatement ordonné l'ouverture d'une enquête et l'agent qui s'en est pris au détenu sera arrêté", a écrit la police sur son compte Twitter.
Samedi, alors que les manifestations avaient commencé dans le calme avec plusieurs marches prévues dans la capitale libanaise, la situation a totalement dérapé, en fin d'après-midi dans le centre-ville, où des heurts violents ont fait des centaines de blessés. Toute la soirée, les rues du centre se sont transformées en champ de bataille où manifestants et forces de l'ordre échangeaient jets de pierres, feux d'artifice et tirs de gaz lacrymogène et de balles en caoutchouc. Un calme précaire était revenu dans la soirée, vers 21h30, après une journée considérée par de nombreux observateurs comme la plus violente depuis le début du mouvement de contestation contre la classe dirigeante, il y a plus de trois mois.
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