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Dernières Infos - Liban

"Au moment de mon arrestation, l’ambassadeur de France au Japon m’a dit que Nissan se retournait contre moi", affirme Ghosn


Carlos Ghosn, lors de l'interview accordée à Reuters, depuis Beyrouth. REUTERS/Mohamed Azakir

Dans une interview accordée à l’agence de presse Reuters, Carlos Ghosn, désormais réfugié au Liban après sa fuite rocambolesque du Japon, fin décembre, est revenu sur son arrestation, à Tokyo en novembre 2018, évoquant de nouveau sa conviction qu'il sagit-là d'un complot.

"Franchement, j’étais choqué par mon arrestation, et la première chose que j’ai demandé a été de s’assurer que Nissan était au courant pour que l’entreprise m’envoie un avocat", déclare M. Ghosn. "Le deuxième jour, 24 heures plus tard, j’ai reçu la visite de l’ambassadeur de France qui m’a dit : ‘Nissan se retourne contre vous’. C’est à ce moment-là que j’ai compris que tout ceci était un complot", poursuit celui qui était, à l’époque, président de Nissan.

Lors de sa conférence de presse, mercredi 8 janvier à Beyrouth, Carlos Ghosn avait nommément mis en cause un certain nombre de responsables de Nissan. Parmi ces noms, celui de Hiroto Saikama, ancien directeur général de Nissan qui, quelques heures après l’arrestation de Carlos Ghosn, avait déclaré, lors d’une conférence de presse, que le patron de l’Alliance Renault-Nissan avait utilisé des fonds de Nissan à des fins personnels et sous-évalué ses revenus. M. Saikawa, l'un des critiques les plus acerbes de son ancien mentor, a dû prendre la porte après avoir reconnu avoir lui aussi touché des primes en excès par le passé.

"Quand il (l'ambassadeur, ndlr) m'a dit que deux ou trois heures après mon arrestation, Saikawa est allé en conférence de presse et a fait sa fameuse déclaration, où il dit 'Je suis horrifié par ce que j'apprends..', je me suis dit : 'Oh mon Dieu, c'est un complot'", dit encore Carlos Ghosn à Reuters.

Évoquant son arrestation, M. Ghosn avait déjà déclaré, lors de sa conférence de presse du 8 janvier : "Cette affaire coïncide avec le début du déclin des performances de Nissan début 2017". "Ce sont des responsables de Nissan, du ministère public japonais qui sont à l'origine de mon calvaire. (...) "Certains de nos amis japonais ont pensé que la seule manière de se débarrasser de l'influence de Renault sur Nissan était de se débarrasser de moi", avait-il également déclaré.

Ces derniers jours, les médias fourmillent de spéculations quant à l'avenir de l'Alliance. Nissan "n'a pas du tout l'intention de dissoudre" son alliance avec Renault et Mitsubishi Motors, a assuré mardi le constructeur japonais, sans toutefois parvenir à effacer le trouble suscité par de fraîches spéculations en ce sens dans les médias. "L'alliance est à l'origine de la compétitivité de Nissan. Avec l'alliance, pour générer une croissance de long terme et rentable, Nissan va chercher à continuer à obtenir des résultats gagnants-gagnants" pour les trois sociétés, a ajouté le groupe, qui tenait un conseil d'administration ce mardi à son siège de Yokohama (ouest de Tokyo).

Auparavant, une source proche de Nissan interrogée par l'AFP avait elle aussi démenti des informations du Financial Times qui avait fait part de "plans secrets" de sortie de l'alliance échafaudés par certains dirigeants du groupe japonais. Ces "fantasmes" émanent probablement de "quelques âmes chagrines" au sein du constructeur, "prêtes à épancher leur frustration", avait estimé cette source.

Tant Nissan que Renault tentent toujours de tourner la page de l'ère Carlos Ghosn, dont l'arrestation puis l'inculpation au Japon fin 2018 a affaibli leurs liens étroits. Le rétablissement de la confiance entre les deux groupes "prendra du temps", même si leurs nouveaux dirigeants "sont convaincus que sans l'alliance les deux sociétés ne vont nulle part", avait ajouté la source proche de Nissan.



Dans une interview accordée à l’agence de presse Reuters, Carlos Ghosn, désormais réfugié au Liban après sa fuite rocambolesque du Japon, fin décembre, est revenu sur son arrestation, à Tokyo en novembre 2018, évoquant de nouveau sa conviction qu'il sagit-là d'un complot."Franchement, j’étais choqué par mon arrestation, et la première chose que j’ai demandé a été de...