Berry : Je ne participerai pas nécessairement au futur gouvernement

Le chef du Parlement, Nabih Berry, a réaffirmé lundi qu'il pourrait ne pas participer au gouvernement que doit former le Premier ministre désigné Hassane Diab. Il avait déjà menacé il y a une semaine de suspendre la participation de sa formation au prochain cabinet. 

"Le président désigné s'est fixé des conditions qui n'étaient pas exigées de lui, ce qui a rendu la formation du gouvernement difficile. Je vais le soutenir mais je ne participerai pas nécessairement au gouvernement", a déclaré M. Berry. " (Je suis) pour un gouvernement qui lutte contre la corruption et sauve le pays. Je ne veux pas que Hassane Diab me restreigne et se restreigne. S'il ne veut pas aller dans mon sens j'irai dans le sien", a toutefois ajouté le président de la Chambre. 

Alors que la formation d'un cabinet de technocrates semblait se rapprocher la semaine dernière, Nabih Berry a réclamé un cabinet techno-politique, allant jusqu'à annoncer que le mouvement Amal suspendrait sa participation au gouvernement jusqu’à ce que ses "demandes soient prises en compte", une prise de position qui a éloigné la perspective de la formation prochaine du gouvernement.

Le chef du Législatif a en outre estimé que "50% de la détérioration économique est purement provoquée par la politique". "Nous avons traversé des crises plus importantes et nous les avons surmontées. Je vous assure que sauver le Liban est possible et arrêter le déclin n'est pas difficile".

Depuis presque trois mois, les manifestants libanais appellent à la chute de tous les responsables, accusés de corruption et d'incompétence, alors que le pays traverse une grave crise économique et de liquidités. Sous la pression de la rue, le gouvernement de Saad Hariri avait démissionné le 29 octobre. Le 19 décembre, à l'issue de consultations parlementaires, le président Michel Aoun a désigné Hassane Diab, appuyé par les partis du 8-Mars, au poste de Premier ministre. Malgré le fait qu'il insiste à former un cabinet de technocrates indépendants, comme cela est réclamé par la contestation, M. Diab est rejeté par les protestataires, qui estiment qu'il fait partie de la même classe politique corrompue dont ils réclament le départ