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Les Européens appellent l'Iran à la transparence sur le crash de l'avion ukrainien

Le chef de la diplomatie allemande Heiko Maas. AFP / Kenzo TRIBOUILLARD

Les Européens ont appelé vendredi Téhéran à la transparence sur le crash du Boeing ukrainien en Iran, au cours d'une réunion à Bruxelles destinée à tenter de désamorcer les tensions au Moyen-Orient et en Libye.

Plusieurs pays occidentaux, notamment le Canada, les Etats-Unis et le Royaume-Uni, estiment que la catastrophe, qui a causé la mort de 176 personnes, a sans doute été provoquée par un missile iranien tiré par erreur, ce que l'Iran dément.

"C'est plus que tragique... L'important maintenant est que tout cela fasse l'objet d'une enquête complète", a déclaré le chef de la diplomatie allemande Heiko Maas à son arrivée à la réunion extraordinaire des ministres des Affaires étrangères des 28.

"Rien ne doit être mis sous le tapis, si c'était le cas ce serait un terrain propice de nouveau à la défiance", a-t-il estimé.

Son homologue néerlandais Stef Blok lui a fait écho, considérant qu'il était "très probable" que l'avion ait été abattu par un missile iranien.

Le secrétaire général de l'Otan Jens Stoltenberg a joint sa voix aux appels à la transparence, jugeant qu'il n'y avait "aucune raison de ne pas croire" à la piste du missile évoquée par plusieurs pays membres de l'Alliance.

La réunion des ministres européens fait suite à plusieurs jours d'intense activité diplomatique après l'élimination par Washington du général iranien Kassem Soleimani, le 3 janvier à Bagdad. L'assassinat a entraîné en représailles des frappes de missiles iraniens mercredi sur des bases irakiennes abritant des Américains.

Sauver l'accord sur le nucléaire
La perspective d'une nouvelle guerre dans le Golfe s'est éloignée depuis les déclarations de Donald Trump, qui s'est félicité que Téhéran "semble reculer" et s'est dit prêt à la paix.

Le président américain a exhorté les Européens à quitter l'accord sur le nucléaire iranien de 2015, dont les Etats-Unis se sont eux-mêmes retirés en 2018 en rétablissant des sanctions contre l'Iran.

Les pays qui restent impliqués sont la France, l'Allemagne, le Royaume-Uni, la Russie et la Chine.

Téhéran a aussi commencé à détricoter l'accord, affirmant dimanche dernier ne se sentir plus tenu par aucune limite "sur le nombre de ses centrifugeuses", utilisées pour la production de combustible nucléaire.

Mais plusieurs ministres européens ont rejeté l'appel de Donald Trump, réaffirmant vendredi leur soutien à un texte qu'ils jugent essentiel pour la non prolifération et la sécurité régionale.

Heiko Maas a souligné que cet accord "n'avait un avenir que s'il était honoré, c'est ce que nous attendons de l'Iran".

La France et l'Allemagne ont averti que si l'Iran ne revenait pas à un respect de ses engagements, elles pourraient décider de déclencher un mécanisme de règlement des différends prévu dans l'accord, pouvant mener à terme au rétablissement de sanctions de l'ONU.

Une décision n'était toutefois pas envisagée sur ce point vendredi, les Européens attendant de voir le résultat d'inspections de l'ONU sur le terrain.

Le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian a estimé vendredi matin sur RTL qu'en se retirant de l'accord les Etats-Unis ouvraient "la voie à la possibilité pour l'Iran d'accéder à l'arme nucléaire".

Et si les Iraniens "poursuivent le détricotage de l'accord de Vienne, dans un délai assez proche, entre un an et deux ans, ils pourraient accéder à l'arme nucléaire, ce qui n'est pas envisageable", a averti le ministre, insistant sur le nécessaire respect de l'accord.

Les Européens ont appelé vendredi Téhéran à la transparence sur le crash du Boeing ukrainien en Iran, au cours d'une réunion à Bruxelles destinée à tenter de désamorcer les tensions au Moyen-Orient et en Libye. Plusieurs pays occidentaux, notamment le Canada, les Etats-Unis et le Royaume-Uni, estiment que la catastrophe, qui a causé la mort de 176 personnes, a sans doute été...