Le président du syndicat des distributeurs de carburant, Fady Abou Chakra, a affirmé hier au quotidien an-Nahar que le Liban risquait de faire face à une pénurie de mazout, les acteurs de la filière n’étant plus disposés à assumer seuls la différence entre le taux de change officiel entre la livre et le dollar (1 507,5 livres) et celui pratiqué par les changeurs (2 300 livres hier). Une perspective rejetée par la ministre sortante de l’Énergie et de l’Eau, Nada Boustani, qui a indiqué sur son compte Twitter que le marché était suffisamment approvisionné. La ministre a en outre invité les personnes ne parvenant pas à trouver un distributeur à contacter le 01/565040 au téléphone. Auparavant, le syndicaliste avait nuancé son propos en assurant que la Direction des installations pétrolières, entreprise publique de droit privé qui a récemment lancé les appels d’offres pour l’importation d’essence annoncés par le ministère de l’Énergie, assurait une partie des besoins du marché local.Les distributeurs de carburant se sont mobilisés à plusieurs reprises depuis la fin de l’été, s’estimant pénalisés par les restrictions bancaires sur la circulation du dollar sur le marché local et son transfert vers l’étranger, en plein contexte de crise économique et financière, qui ont progressivement fait envoler le prix du billet vert dans les bureaux de change. Les commandes de carburant à l’étranger sont en effet réglées en dollars.La Banque du Liban (BDL) a tenté de répondre à ce problème via la circulaire n° 530 adoptée début octobre et qui introduit un mécanisme afin de fournir des dollars au taux officiel, aux importateurs de certains produits stratégiques, dont le carburant. Le mécanisme permet à ceux qui en bénéficient d’obtenir de la BDL – et via leurs banques –
85 % des montants en dollars qu’ils demandent pour payer leurs commandes, qu’ils doivent justifier. Un système qui les oblige à faire valider leurs demandes par la BDL et à trouver eux-mêmes les dollars pour compléter les 15 % restants.
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