Chypre a affirmé mercredi avoir donné son accord pour abriter une unité de réaction rapide américaine "exclusivement pour des activités humanitaires", en cas d'évacuation de diplomates et de civils américains du Moyen-Orient, dans le contexte de vives tensions entre Washington et Téhéran.
Chypre "a donné son accord pour le stationnement temporaire à Chypre d'une unité de réaction rapide dont la tâche sera d'évacuer des missions diplomatiques américaines déployées dans la région, ainsi que des citoyens américains, si nécessaire", a déclaré le porte-parole du gouvernement, Kyriacos Koushos.
"La République de Chypre a une longue tradition de fournir des équipements pour des opérations humanitaires sur la base de requêtes de pays tiers", a-t-il poursuivi, précisant que la requête américaine avait été réalisée via l'ambassade des Etats-Unis à Nicosie.
La requête américaine intervient après des tirs de missiles iraniens dans la nuit de mardi à mercredi contre deux bases militaires abritant des Américains en Irak, en riposte à l'assassinat par Washington du général iranien Kassem Soleimani vendredi à Bagdad.
Les liens entre Chypre et les Etats-Unis se sont renforcés récemment, notamment depuis la levée le mois dernier par Washington d'un embargo sur la vente d'armement américain à Chypre, imposé en 1987.
Les Etats-Unis avaient imposé cet embargo à l'ensemble de l'île dans l'espoir d'encourager sa réunification.
En 1974, après un coup d'Etat visant à rattacher l'île à la Grèce, la Turquie a envahi un tiers de Chypre, depuis divisée par une ligne de démarcation. Une République turque de Chypre-Nord (RTCN, reconnue uniquement par Ankara) a ensuite été instaurée, qui administre depuis de facto le nord de l'île.
Mais l'embargo avait été jugé contre-productif, car il avait encouragé le gouvernement chypriote à s'allier à d'autres partenaires, tandis que la Turquie a continué d'occuper la partie nord de Chypre, où plus de 30.000 soldats turcs sont stationnés.
Lors du conflit entre Israël et le Hezbollah en 2006, Chypre a servi de base de repli pour évacuer près de 60.000 civils du Liban, dans la plus grande opération d'évacuation par mer depuis la seconde guerre mondiale.
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