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Attaque de l'ambassade à Bagdad : Washington reproche leur silence à Moscou et Pékin qui s'insurgent


Vue générale sur l'ambassade américaine à Bagdad, le 3 janvier 2020. Photo AFP / AHMAD AL-RUBAYE

Les Etats-Unis ont reproché lundi à la Russie et la Chine leur silence après l'attaque il y a près d'une semaine à Bagdad de l'ambassade américaine par des manifestants irakiens pro-iraniens, s'attirant une vive réplique de Moscou et Pékin.

En se félicitant que 27 des 193 membres des Nations unies aient condamné l'attaque lancée le 31 décembre, la mission américaine à l'ONU a souligné dans un communiqué que leur réaction "contraste avec le silence du Conseil de sécurité de l'ONU à cause de deux membres permanents - la Russie et la Chine - qui se sont opposés à l'adoption d'une déclaration".

"Interdire au Conseil de sécurité d'exprimer la déclaration la plus élémentaire sur l'inviolabilité des locaux diplomatiques et consulaires met en cause une nouvelle fois la crédibilité du Conseil", ajoute le communiqué. Alors qu'un soutien au respect de la protection des bâtiments diplomatiques, régie par la Convention de Vienne de 1961, "ne devrait être ni controversé ni demander du courage", insiste la mission américaine.

Le 31 décembre, l'attaque spectaculaire de manifestants irakiens pro-iraniens menée contre l'ambassade des Etats-Unis à Bagdad, qui n'a pas fait de blessés, visait à protester contre des frappes américaines meurtrières contre des positions des Brigades du Hezbollah. Cette faction a été accusée par Washington d'être derrière des tirs de roquettes ayant tué quelques jours auparavant un sous-traitant américain dans une base militaire du nord de l'Irak. Après cette attaque contre leur ambassade, les Etats-Unis ont tué le 3 janvier en Irak, lors d'un raid aérien, un général iranien, Kassem Soleimani, et son lieutenant irakien, Abou Mehdi al-Mouhandis.

La Russie et la Chine ont rejeté catégoriquement lundi les accusations américaines, soulignant qu'entre-temps les Etats-Unis avaient assassiné deux responsables iranien et irakien et qu'il n'était pas possible d'en faire abstraction dans une déclaration condamnant l'attaque contre l'ambassade américaine.

"Par principe, nous condamnons fermement toute attaque contre n'importe quelle ambassade partout dans le monde", a souligné devant des médias l'ambassadeur russe à l'ONU, Vassily Nebenzia. "La déclaration était presque prête et nous avions donné notre accord aux Etats-Unis. Quand le raid aérien le 3 janvier est survenu (...), ne pas en tenir compte dans le contexte était impossible", a-t-il expliqué, en indiquant qu'il aurait fallu aussi parler dans le texte d'intégrité territoriale et de souveraineté.

"La Chine n'accepte pas les accusations américaines", a aussi réagi son homologue chinois, Zhang Jun. "La Chine soutient fermement la protection des missions étrangères en accord avec le droit international. L'action militaire unilatérale américaine a conduit à des changements radicaux dans la situation régionale" alors que toute action du Conseil de sécurité "doit refléter les derniers développements afin de prévenir toute escalade", a-t-il dit.

Selon des diplomates, aucun pays n'a demandé jusqu'à présent de réunion du Conseil de sécurité de l'ONU sur ces derniers événements qui ont exacerbé dramatiquement les tensions au Moyen-Orient.

Les Etats-Unis ont reproché lundi à la Russie et la Chine leur silence après l'attaque il y a près d'une semaine à Bagdad de l'ambassade américaine par des manifestants irakiens pro-iraniens, s'attirant une vive réplique de Moscou et Pékin.En se félicitant que 27 des 193 membres des Nations unies aient condamné l'attaque lancée le 31 décembre, la mission américaine à l'ONU a...