Des centaines de Yéménites ont manifesté lundi à Sanaa, à l'appel des rebelles houthis soutenus par Téhéran, pour dénoncer l'assassinat du général iranien Kassem Soleimani et de ses compagnons d'armes dans une frappe américaine en Irak. Cette mobilisation a coïncidé avec la poursuite des cérémonies organisées en Iran en hommage au puissant général Soleimani, artisan de la stratégie de Téhéran au Moyen-Orient, tué vendredi dans un raid américain qui a provoqué l'ire de la République islamique et ses alliés.
"Nous nous rassemblons, comme les hommes libres à travers le monde, pour faire face au Satan américain", a proclamé un responsable rebelle devant la foule réunie sur la place dite de "Bab al-Yemen", à l'entrée de la vieille ville de la capitale yéménite. Aux cris de "Mort à l'Amérique", les manifestants ont brandi des banderoles appelant à "boycotter les produits américains et israéliens", selon des images retransmises en direct par la télévision Al-Massirah contrôlée par les houthis. Une déclaration a été lue, écrite au nom des manifestants et affirmant qu'il était "temps pour les Américains et les sionistes de faire leurs bagages" et de quitter la région.
Le "ministre de l'Information" des houthis, Daïfallah al-Chami, a ensuite pris la parole sous des portraits géants du général Soleimani et de l'Irakien Abou Mehdi al-Mouhandis, numéro deux du Hachd al-Chaabi (paramilitaires irakiens pro-Iran), tué dans la même frappe. "Le sang des martyrs Soleimani et Mouhandis n'est pas uniquement iranien ou irakien, mais appartient à la nation (musulmane) et aux hommes libres dans le monde", a-t-il clamé.
Dès vendredi, les houthis avaient appelé à des "représailles rapides et directes" à la frappe américaine. "Nous condamnons cet assassinat et des représailles rapides et directes sont la solution", avait déclaré sur Twitter Mohammed Ali al-Houthi, un haut responsable de la direction politique des rebelles.
Les rebelles houthis se sont emparés depuis 2014 de la capitale Sanaa et de pans entiers du Yémen, pays dévasté par une guerre qui a provoqué la plus grave crise humanitaire au monde selon l'ONU. Depuis 2015, une coalition militaire dirigée par l'Arabie saoudite et ses alliés, en particulier les Emirats arabes unis, intervient pour appuyer les forces du gouvernement reconnu par la communauté internationale contre les houthis.
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