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Économie - Infrastructures

La gestion du terminal conteneur de Beyrouth bientôt remise en jeu

Le port de la capitale est l’un des plus importants de la région.

Les portiques de manutention du port de Beyrouth. Photo P.H.B.

Bloqué depuis plusieurs mois, l’appel d’offres remettant en jeu la gestion du terminal conteneur du port de Beyrouth, assurée depuis 2005 par BCTC (Beirut Container Terminal Consortium), devrait être finalement lancé dans les jours à venir.

Selon des informations obtenues par L’Orient-le Jour, le ministre sortant des Travaux publics et des transports, Youssef Fenianos, a donné en début de semaine son feu vert à GEPB (Gestion et exploitation du port de Beyrouth, l’entité chargée de gérer le site pour le compte de l’État), pour le déclenchement de la procédure. Le ministre a en outre prolongé de trois mois le contrat de BCTC, qui se termine le 31 janvier, afin de lui permettre de continuer d’opérer le terminal conteneur jusqu’à ce que le marché public soit attribué.



(Pour mémoire : Au port de Beyrouth, Hariri promet d’en finir avec la contrebande)



Commission ad hoc
Selon les termes du nouveau cahier des charges qui a déjà été validé, l’adjudication vise notamment à confier la gestion du quai n°16 du port pour une durée de quinze ans. Celui-ci est notamment équipé de 16 grues géantes (ou portiques de manutention) lui permettant d’intervenir sur la majorité des navires porte-conteneurs. Pour être éligible, les sociétés candidates doivent par exemple démontrer qu’elles ont l’expérience pour gérer un volume annuel de 3 millions de conteneurs par an au minimum, soit plus du double de ce que le port traite en moyenne, entre autres prérequis. Selon une des sources d’informations, le vainqueur s’engagerait également à maintenir le personnel employé par BCTC – soit environ 600 personnes selon les données disponibles sur le site de l’entité – pendant une certaine période prédéfinie.

Contactée par L’Orient-Le Jour, la direction de GEPB n’a pas fait de commentaires. Si l’entité est autonome financièrement, les membres de son conseil d’administration sont désignés par le gouvernement. Le port de Beyrouth est le plus important du pays, devant celui de Tripoli (Liban-Nord), qui n’est équipé d’un terminal conteneur fonctionnel que depuis 2017. En 2018, les revenus du port de Beyrouth ont totalisé 239 millions de dollars (-2,5 % en un an), pour un total de 8 millions de tonnes de marchandises qui ont transité. Le bilan de l’activité porte sur l’ensemble de l’année 2019 n’a pas encore été publié.

L’appel d’offres remettant en jeu la gestion du terminal de la capitale est en tout cas guetté par plusieurs opérateurs, dont le transporteur français CMA CGM, numéro trois mondial du secteur. En juin dernier, le PDG du groupe, le Franco-Libanais Rodolphe Saadé, avait en effet confirmé son intention de participer à l’appel d’offres en faisant notamment valoir que le transporteur « apportait 30 % des volumes du terminal ». Selon les sources interrogées, BCTC, qui est composé de Portia Ports Limited, International Port Management Beirut SAL et Logistics and Port Management Americas, devrait également devenir candidat à sa propre succession.

Enfin, selon l’article 59 du texte régissant l’organisation du port de Beyrouth, il revient au directeur de l’entité chargé de sa direction (GEPB) de former une commission ad hoc pour piloter l’appel d’offres et de faire appel, si besoin, à plusieurs consultants. Selon une source à l’Inspection centrale, il n’est toutefois pas clair si GEPB – qui a été instituée comme entité temporaire chargée de gérer le port après la fin de la concession de la Compagnie de gestion et d’exploitation du port de Beyrouth le 31 décembre 1990 – a légalement la compétence d’attribuer ce marché en particulier sans passer par la Direction des adjudications. Le fait que ce soit un membre du gouvernement sortant qui ait donné son feu vert au lancement de la procédure interpelle également la source précitée.Le Liban est le 40e pays du monde sur 171 le mieux loti en termes de « connectivité des transports maritimes », selon un classement publié en 2019 par la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (Cnuced). Mais si le port de Beyrouth est un des plus importants de la région, les carences des services douaniers en poste sont régulièrement pointées du doigt.



Pour mémoire

Les revenus du port de Beyrouth en baisse de 13 % à fin juillet


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