Irak : un militant tué, les protestations anti-pouvoir se poursuivent

Un militant a été assassiné à Bagdad, a indiqué jeudi une source policière à l'AFP, alors que les manifestations contre le pouvoir et son parrain iranien, éclipsées durant deux jours par une attaque contre l'ambassade américaine, sont entrées dans leur quatrième mois.

Saadoun al-Louhaibi, figure de la révolte inédite lancée le 1er octobre en Irak, "a été abattu par des balles dans la tête dans un quartier du sud-ouest de Bagdad dans la nuit", a affirmé la source policière.

Cette révolte populaire, déjà marquée par près de 460 morts et 25.000 blessés, a été éclipsée mardi par l'attaque inédite menée par des milliers de combattants et de partisans des pro-Iran en Irak contre l'ambassade américaine dans l'ultra-sécurisée Zone verte de Bagdad.

Ils dénonçaient des raids aériens américains ayant tué dimanche soir 25 combattants pro-Iran à la frontière avec la Syrie et ne se sont retirés de la Zone verte qu'après un ordre du Hachd al-Chaabi, coalition de paramilitaires désormais intégrée à l'Etat.

Les manifestants anti-pouvoir qui, eux, défilent depuis des mois pour dénoncer notamment la mainmise de Téhéran en Irak, assurent qu'ils poursuivront leur mouvement, en dépit des assassinats, des enlèvements et maintenant de l'attaque de mardi.

Pour Ahmed Mohammed Ali, qui manifeste à Nassiriya (sud), "ce qui s'est passé à l'ambassade américaine est une tentative de détourner les regards des manifestations populaires qui durent depuis trois mois". "Mais, nous, on reste, on manifeste pour le changement et on espère bien gagner", ajoute-t-il à l'AFP, alors même que deux militants ont été visés dans la nuit dans sa ville par des tentatives d'assassinat, selon des sources policières.

A Diwaniya, une ville du sud où les protestataires anti-pouvoir ont incendié la quasi-totalité des QG du Hachd et des partis au pouvoir, les manifestants étaient aussi toujours mobilisés et leur mouvement dé désobéissance civile bloquait toujours écoles et administrations. Ils n'ont levé que brièvement leurs piquets de grève pour permettre aux fonctionnaires, toujours payés malgré la paralysie de la quasi-totalité des villes du Sud, de retirer leur salaire de décembre des banques publiques.