Raï à propos de la corruption : Il n'y aura plus de retour en arrière

Le patriarche maronite, Mgr Béchara Raï, a déclaré mercredi, lors d'une messe pour la nouvelle année à Bkerké, qu'il n'y aurait "pas de retour en arrière" possible pour ce qui a trait à la corruption des dirigeants et institutions du Liban. 

Lors de son homélie, le patriarche a notamment prié "pour le peuple libanais qui souffre de pratiques politiques qui ont mené la nation au bord du gouffre économique, social et financier". Il a salué "la jeunesse révoltée, de toutes les confessions, communautés, partis et régions, qui fait entendre sa voix depuis plus de 70 jours". Et de souligner que les revendications des manifestants "pour un cabinet de technocrates libres de toute pression partisane" visent à "sortir le pays de l'ornière" dans laquelle l'ont laissé des responsables "qui n'avaient à cœur que leurs intérêts personnels et profits illégaux". "Aujourd'hui, nous ne pouvons plus accepter de telles pratiques et le peuple se tient aux aguets. Il n'y aura plus de retour en arrière", a lancé Mgr Raï. 

Depuis plus de deux mois, les manifestants libanais appellent à la chute de tous les responsables, accusés de corruption et d'incompétence, alors que le pays traverse une grave crise économique et de liquidités. Sous la pression de la rue, le gouvernement de Saad Hariri avait démissionné le 29 octobre. Le 19 décembre, à l'issue de consultations parlementaires, le président Michel Aoun a désigné l'ex-ministre Hassane Diab, appuyé par les partis du 8-Mars, au poste de Premier ministre. Ce dernier a promis la formation d'un gouvernement de technocrates indépendants, comme le réclament les manifestants. Ces derniers rejettent toutefois la nomination de M. Diab, qu'ils estiment issu de la même classe politique corrompue dont ils réclament le départ.