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Dernières Infos - Liban

Contestation : sit-in devant le domicile du ministre sortant des Télécoms


Des forces de l'ordre devant le domicile du ministre sortant des Télécoms, Mohammad Chouciar, le 29 décembre 2019 à Beyrouth. Photo Facebook

Le mouvement inédit de contestation contre le pouvoir, accusé d'incompétence et de corruption, qui est entré dans son 74ème jour, a entamé en cet après-midi de "dimanche de la reddition des comptes" ses actions ciblées, avec comme points d'orgue un rassemblement au centre-ville de Beyrouth et un autre devant le domicile du Premier ministre désigné Hassane Diab.

Ainsi, une poignée de protestataires s'est rassemblée devant le domicile du ministre sortant des Télécoms, Mohammad Choucair, dans le quartier de Hamra, à Beyrouth, pour protester contre le renouvellement des contrats des deux opérateurs de téléphonie mobile Touch et Alfa qui arrivent à expiration le 31 décembre. Selon des vidéos postés sur les réseaux sociaux, des échauffourées ont éclaté entre gardes du corps du ministre et contestataires qui tentaient d'entrer dans l'immeuble où habite M. Choucair.

Les contrats de ces deux opérateurs ont été renouvelés par l’État à plusieurs reprises depuis fin 2015, suite à l’annulation, par la direction des adjudications, de l’appel d’offres devant remettre ces marchés publics en jeu.

Dans un communiqué, M. Choucair a condamné, plus tard dans la journée, l'incursion de certains manifestants à l'intérieur du bâtiment où il réside, dénonçant "des accusations inexactes" lancées à son encontre et une volonté de détourner l'opinion publique. Il a souligné que les portes de son bureau au ministère des Télécoms sont "ouvertes à toute personne souhaitant dialoguer au sujet de ce secteur, à condition que ces personnes respectent les lois et le principe du respect de l'autre".

Proche du courant du Futur, le ministre Choucair est pour sa part l'un des hauts responsables les plus visés par une partie des manifestants. C’est d’ailleurs dans la foulée de sa décision, finalement annulée, de faire payer les appels passés via des applications de messagerie mobile que le soulèvement actuel avait éclaté.

Le 17 décembre dernier, un groupe de manifestants hostiles à la privatisation du secteur de la téléphonie mobile avait fait irruption au siège de la Chambre de commerce et d’industrie de Beyrouth, dans le quartier de Sanayeh, lors d’une réunion à laquelle il assistait.

Par ailleurs, un appel à manifester devant le domicile de Hassane Diab à 15 heures ont été lancés ces dernières heures sur les réseaux sociaux. Un autre rassemblement est prévu à 16 heures sur la place des Martyrs, au centre-ville de Beyrouth, le centre névralgique de la contestation.

Samedi, ce sont les banques qui étaient à nouveau dans le viseur des manifestants, dans un contexte de crise financière et monétaire aiguës. Les clients des banques sont soumis à d’importantes restrictions, des plafonnements de leurs retraits en livres libanaises et de grandes difficultés pour obtenir des dollars américains. Face à cette crise, le taux de change de la livre libanaise a grimpé en flèche auprès des changeurs, atteignant 2.000 livres ces derniers jours pour un dollar, tandis que le taux officiel observé par les banques reste stable, entre 1.515 et 1.520 livres le dollar.



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