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Premières législatives depuis que l'Ouzbékistan s'ouvre et se réforme


Un bureau de vote de Tachkent, capitale de l'Ouzbékistan, le 22 décembre 2019. Photo AFP / Yuri KORSUNTSEV

Quelque 20 millions d'Ouzbeks ont commencé à voter dimanche pour les premières élections législatives depuis que le président a lancé une politique de réformes et d'ouverture, à la suite de la mort en 2016 de son brutal prédécesseur.

Les bureaux de vote ont ouvert à 08h00 et le resteront jusqu'à 20h00 (03h00-15h00 GMT) pour les électeurs de cette ex-république soviétique. Le choix reste limité à cinq partis pro-gouvernementaux, aucun indépendant ni opposant n'étant autorisé à participer. Mais pour la première fois, ces formations ont été mises en concurrence et encouragées à se différencier par le président Chavkat Mirzioïev. Sont en lice le Parti libéral-démocrate, principale formation pro-pouvoir, le Parti national du renouveau démocratique, le Parti populaire démocratique, le Parti social-démocrate et le Mouvement écologique d'Ouzbékistan. Les 150 sièges de la chambre basse du parlement sont en jeu.

Nouveauté du scrutin, des citoyens osent faire entendre certaines de leurs attentes, le pays connaissant notamment des problème d'accès à l'électricité ou au gaz du fait d'une infrastructure vieillissante. Le coût de la vie est un autre sujet revenant souvent.

Le président Mirzioïev a voté aux environs de midi dans un bureau de vote de Tachkent, où il est arrivé avec sa famille dont sa fille Saïda Mirizioïeva, nommée en avril à un haut poste gouvernemental.

Selon la commission électorale, le taux de participation a dépassé 33% à la mi-journée, le seuil nécessaire pour que l'élection soit validée.


Système autoritaire 
Abdoussamat Iouldachev, 20 ans, a expliqué à l'AFP avoir voté "pour la justice et l'équité dans la société ouzbèke". "Je veux que notre niveau de vie augmente, notre éducation s'améliore", a ajouté le jeune homme qui a déposé dans l'urne un bulletin du Parti social-démocrate.
Mamoura Mirzakhmedova, une retraitée de 69 ans, a elle assuré qu'elle n'irait pas voter et exprimé sa colère contre "les prix qui montent partout", alors qu'une récente réforme monétaire a provoqué une accélération de l'inflation, aujourd'hui à deux chiffres.
Nigina Luftfullaeva, une étudiante de 22 ans, espère pour sa part que le nouveau parlement combattra la corruption endémique. "Peut-être que nous ne serons jamais capables de l'éradiquer complètement, mais il serait bon de s'en débarrasser au moins partiellement", dit-elle.

Exprimer publiquement de telles positions était presque inconcevable sous Islam Karimov, dont le régime faisait régner la peur et restait largement inspiré de l'autoritarisme centraliste soviétique. Chavkat Mirzioïev, qui a pris la tête en 2016 du pays après la mort de son prédécesseur, a, lui, appelé les candidats à faire campagne, à aller à la rencontre des électeurs, critiquant la passivité des élus sortants. Après près de trois décennies d'un régime particulièrement brutal, celui qui fut le Premier ministre du défunt chef de l'Etat a entrepris une prudente politique de réformes, ouvrant le pays au tourisme et aux investissements. Il a entrepris quelques gestes timides de libéralisation du système politique, notamment avec la libération d'une trentaine d'opposants incarcérés et en engageant de premiers efforts pour éradiquer la torture.

L'ONG Human Rights Watch a constaté certains efforts de "réformes, notamment pour améliorer le bilan en matière de droits humains". Mais, pour elle, "le système politique reste largement autoritaire".
Les observateurs électoraux de l'OSCE ont, eux, regretté que l'enregistrement de nouveaux partis "reste une procédure laborieuse et arbitraire dans son application". Ils ont prévu de déployer quelque 250 observateurs le jour du vote, et doivent faire un bilan du scrutin lundi.

Quelque 20 millions d'Ouzbeks ont commencé à voter dimanche pour les premières élections législatives depuis que le président a lancé une politique de réformes et d'ouverture, à la suite de la mort en 2016 de son brutal prédécesseur.Les bureaux de vote ont ouvert à 08h00 et le resteront jusqu'à 20h00 (03h00-15h00 GMT) pour les électeurs de cette ex-république soviétique. Le choix...