Hassane Diab tend une main à la rue et promet un gouvernement "qui rassure les Libanais"

Le Premier ministre désigné, Hassane Diab, a accepté de former un nouveau gouvernement, sans préciser sa nature, et tendu une main aux Libanais qui protestent depuis le 17 octobre contre le pouvoir qu'ils qualifient d'incompétent et de corrompu. 

"J'ai été informé par le président des résultats des consultations contraignantes. Je remercie le président et les députés pour la confiance qu'ils m'ont accordée. Nous espérons que nous obtiendrons votre confiance au gouvernement que nous formerons. Un gouvernement qui soit à la hauteur des demandes et des ambitions des Libanais, les rassure quant à leur avenir et amène le pays d'un état de déséquilibre à un état de stabilité, avec un plan de réformes réaliste qui ne reste pas lettre morte".

"Je ferai de mon mieux pour former un gouvernement le plus vite possible en discutant avec les anciens Premiers ministres, les groupes parlementaires et les députés", a-t-il affirmé avant d'ajouter : "J'élargirai les consultations avec le mouvement de contestation. J'écouterai tous les avis pour que nous ayons un gouvernement efficace basé sur la volonté populaire", a-t-il poursuivi. 

"Libanais, Libanaises, cette étape est très délicate et requiert un effort exceptionnel et la solidarité des forces politiques. Nous traversons une crise nationale qui requiert une unité nationale qui protège le pays", a-t-il encore dit.  "L'opération de sauvetage doit être la priorité pour tous pour que les Libanais regagnent confiance dans leur pays", a-t-il assuré.

S'adressant par la suite aux contestataires, M. Diab a déclaré : "De ma position d'indépendant, je vous parle en toute franchise et transparence. Ces derniers 64 jours, j'ai entendu vos voix exprimant douleur et colère. J'ai senti que votre intifada me représente ainsi que toute personne qui veut un véritable État. Vos voix doivent demeurer une sonnette d'alarme". "Les Libanais ne permettront pas un retour à l'avant 17 octobre (date du début du mouvement de contestation)", a ajouté M. Diab, appelant les protestataires à "participer à l'opération du sauvetage du pays".  

Interrogé par les journalistes, M. Diab a affirmé, sans préciser la nature de son équipe, qu'il est "indépendant" et que "tout le monde sera dans le gouvernement". "Je suis un technocrate, et les technocrates auront la priorité". "J'ai besoin de consulter toutes les parties et j'ai demandé que les consultations débutent samedi", a-t-il ajouté. Hassane Diab a ensuite affirmé à son retour à son domicile que son cabinet ne sera pas un "gouvernement de confrontation".