Le ministre sortant des Télécoms, Mohammad Choucair, a affirmé hier que « la seule option était de prolonger les contrats des deux opérateurs » Touch et Alfa qui arrivent à expiration le 31 décembre 2019. Dans un communiqué publié dans la journée, le ministre a assuré avoir travaillé sur un nouveau cahier des charges en vue de lancer un appel d’offres mondial pour attribuer la gestion des deux réseaux libanais, lequel devait être approuvé en principe « fin octobre » par le Conseil des ministres, après un passage via une commission ministérielle ad hoc. Or le ministre sortant considère que la démission du gouvernement deux semaines après le début des manifestations contre les dirigeants politiques, qui se poursuivent depuis le 17 octobre, ne laisse d’autres options pour le pays que de renouveler unilatéralement les contrats des deux opérateurs, Alfa (géré par l’égyptien Orascom depuis 2009) et Touch (le koweïtien Zain depuis 2004).
Les contrats de ces deux opérateurs ont été renouvelés par l’État à plusieurs reprises depuis fin 2015, suite à l’annulation, par la direction des adjudications, de l’appel d’offres devant remettre ces marchés publics en jeu. Proche du courant du Futur, le ministre Choucair est pour sa part un des hauts responsables les plus visés par une partie des manifestants. C’est d’ailleurs dans la foulée de sa décision, finalement annulée, de faire payer les appels passés via des applications de messagerie mobile, que le soulèvement actuel a éclaté. Mardi, un groupe de manifestants hostiles à la privatisation du secteur de la téléphonie mobile avait fait irruption au siège de la Chambre de commerce et d’industrie dans le quartier Sanayeh, lors d’une réunion à laquelle il assistait.
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